Gaz Coombes, leader du délirant groupe britpop des années 90 Supergrass, présentait son nouvel album solo à La Maroquinerie mercredi soir. Intitulé Matador, cette seconde oeuvre du song writer anglais a séduit le public parisien.
En ce jour de semaine, la Maroquinerie accueille celui qui a remis les rouflaquettes à la mode au milieu des années 1990 et qui a réussi à imposer, en plein période britpop et une poignée d’albums, le style racé de son groupe Supergrass : ladies and gentlemen, Gaz Coombes is back in town !
Le public est composé de trentenaires connaisseurs, qui veulent entendre en live les morceaux de son nouvel album Matador ; cette galette, qui a reçu de très bonnes critiques, fait suite à son premier album solo Here Come The Bombs sorti en 2012.
La première partie est assurée par Jérémie Whistler (c’est son vrai nom où il en a hérité parce qu’il sifflait particulièrement bien ?). Sa musique me fait un peu penser à Antony and the Johnsons auquel il manquerait néanmoins le côté profond et envoutant.
Gaz Coombes entre sur scène sur le morceau Buffalo qui ouvre également son album. La batterie est située à gauche, les claviers à droite. Le reste du groupe est coincé derrière Gaz et son clavier, et se compose d’un guitariste et d’un bassiste qui arbore une moustache années 70 digne des meilleurs films de Claude Sautet avec Victor Lanoux.
Les regards sont irrémédiablement braqués sur Gaz, leader charismatique et incontournable qui chante parfaitement. Après le morceau Sub Divider, les chansons 7 Walls et Needle’s Eye, tirées de Matador, s’enchainent. La voix puissante, chaude et (toujours) juste de Gaz se marie parfaitement avec les nouvelles compositions comme The Girl Who Fell to Earth.
Plein Gaz Coombes, pas Supergrass
Gaz Coombes s’assoie parfois au piano mais il joue plus volontiers de la guitare, et je trouve que ses compositions excellent dans les tempos un peu plus rapides. En dehors du morceau One of These Days sorti en single en 2013, tous les titres sont issus des 2 albums solo ; je vous recommande notamment de jeter une oreille au beat implacable de Hot Fruit !
Je ne pense pas me tromper en affirmant qu’une (bonne) partie du public aurait aimé que Gaz termine son set avec quelques unes des chansons inoubliables de Supergrass, celles qui ont marqué les années 90 (et probablement leur jeunesse) : Alright, Grace, Pumping On Your Stereo, et ma préférée : Moving.
Mais Gaz Coombes en a décidé autrement. Il joue Matador en rappel et quitte la scène à l’issue de l’excellent Break The Silence et son refrain tel un hymne : « Break the silence / Come on, let it go ». Il est visiblement ému et satisfait de la chaleur et l’enthousiasme dont lui a témoigné le public parisien, qui n’oublie jamais ceux qui l’ont fait vibrer un jour…
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : Emmanuel Wino