En ce 28 avril, le festival Clap Your Hands 2015 au Café de la Danse accueille les frenchies de Tahiti 80, venus se rappeler au bon souvenir de leurs fans parisiens ; c’est l’occasion de se replonger dans leur dernier album Ballroom, sorti en Octobre 2014 et unanimement salué par la critique.
C’est toujours un plaisir de se retrouver au Café de la Danse tant cette salle laisse augurer de bons moments. Intimiste de par sa jauge raisonnable, son haut mur de pierre et ses gradins impressionnent comme si on pénètrait dans un théâtre antique.
En ouverture, Le A, groupe composé de trois filles timides et d’un batteur, distille ses chansons tantôt minimalistes, tantôt rageuses mais toujours sombres. Vient ensuite Shorebilly : trois garçons et une bassiste qui jouent un rock énergique parsemé de morceaux plus synthétiques entremêlant des boucles enregistrées et des claviers.
Les Tahiti 80 entrent en scène sur le morceau Made First. Ils sont habillés comme à la ville, classique et sobre. Le chanteur Xavier arbore sa traditionnelle Telecaster. Immédiatement s’installe un sentiment de bien-être : ils ont l’habitude de jouer ensemble, ils y prennent du plaisir, c’est fluide et subtil. Les chansons Come Around et Yellow Butterfly démontrent toute la maitrise des ingrédients indispensables à une pop rafraichissante qui vient s’incruster dans votre esprit : voie éthérée, rythmique carrée, mélodies ciselées, chœurs qui font des « Hou Hou » sur les refrains…
Xavier se met au clavier pour Missing puis le morceau au refrain accrocheur : « She loves me, she loves me, she loves me, a love from outer space »… Médéric le guitariste chante Kounty Volks et enchaine avec Seven Seas. L’ambiance monte doucement au gré des chansons extraites des albums plus anciens Fosbury et Activity Center. Hadrien, en seconde ligne derrière son clavier, ne peut s’empêcher de sauter sur le devant de la scène pour agiter frénétiquement son tambourin.
Le batteur Raphaël imprime un rythme de sénateur ; Pedro le bassiste est complètement dedans, il se dandine tel un ours et fait groover sa basse impériale.
L’excitation et l’engouement du public vont crescendo, au gré de la température de la salle qui grimpe inexorablement. On pourrait suggérer à Xavier d’établir une complicité encore plus grande avec son public en introduisant certaines des chansons par des anecdotes et autres péripéties qu’ils n’ont pas manqué de vivre au cours de leurs 15 années de carrière et leurs nombreux tours du monde.
Le set se termine par Coldest Summer et le single Crush qui donnent férocement envie de se dandiner. Tahiti 80 revient jouer le tube Heartbeat en rappel ; c’est notamment ce morceau qui leur a ouvert les portes du marché international, et a fait d’eux d’énormes stars au Japon au début des années 2000.
Une fois de plus, Tahiti 80 a démontré sa capacité à transformer des compositions longuement travaillées en studio en chansons sexy et dansantes sur scène : une alchimie digne des plus grands !