Jason Lytle (Grandaddy) @ Cafe de la Danse Paris 12 fevrier 2013
Après le festival Rock en Seine en août dernier, Jason Lytle était de retour à Paris. Le leader du groupe phare des années 90 Grandaddy se produisait mardi soir au Café de la Danse, qui affichait complet. Quelques titres de son nouvel album solo Dept. Of Disappearance et pas mal de ses anciens tubes ont comblé un public totalement envoûté.
A quoi reconnaît-on un fan de Jason Lytle ? A la barbe, la chemise à carreaux et au bonnet. Important le bonnet ! Ceux-ci étaient dispersés parmisla foule du Café de la Danse, mais pas que. Sur scène, Aaron Espinoza porte bien son bonnet rouge vif. Le chanteur et guitariste du groupe rock indie Earlimart a joué une demi-heure de douces et mélancoliques mélodies et a tenu d’amusants échanges avec le public. Muni de sa guitare, d’un mini clavier et d’une multitude de gadgets électroniques pour créer des sons, il a très bien installé le décor et l’ambiance cosy pour son ami et celui qui lui succèdera sur scène peu après.
C’est sur un air de Chopin que Jason Lytle entre sur scène sous les acclamations. Accompagné de son guitariste, il s’installe derrière une table où sont disposés clavier et instruments en tout genre. Evidemment qu’il y a le bonnet, la barbe et la chemise à carreaux. Le californien qu’il était à l’époque de Grandaddy, un skateur en t-shirt et en short, a depuis choisi de s’exiler dans l’état du Montana pour être plus proche de la nature. La lumière tamisée et le tictac d’une vieille horloge nous transporte dans sa cabine au beau milieu de ces grands espaces hostiles. L’homme des bois se mue ainsi en homme orchestre.
Plus un bruit dans la salle. Sur des rythmes lents et des airs de guitare sèche ou de clavier, la voix délicate de Lytle raisonne. Son ombre se dessine sur le mur de brique du fond de la salle, à la lumière rougeâtre d’un projecteur, comme s’il se trouvait au coin d’une cheminée. Il ne manque plus que le rocking chair ou le fauteuil pour qu’il se sente comme chez lui. L’ambiance intimiste est propice à des morceaux comme Get Up & Go, Hangtown ou encore Willow Wand Willow Wand. Multi instrumentiste, il alterne les instruments, ou en joue parfois même plusieurs à la fois, comme ce solo d’harmonica sur fond de guitare.
Peu bavard, Jason Lytle et son musicien apparaissent par moments comme des acteurs qui se mettent en scène. Le Café de La Danse plein à craquer reste bien silencieux jusqu’aux premières notes des El Camino’s in The West, Matterhorn, I’m On Standby ou The Crystal Lake, morceaux de Grandaddy certainement très attendus par les fans. Les chansons défilent et le bruit de l’horloge à chaque pause nous rappelle que le temps passe, et qu’il passe bien trop vite.
Le public parisien a le droit à son rappel, mais malheureusement pas à deux. Même après quelques longues minutes d’applaudissements nourris, Jason Lytle ne se montrera plus. Les lumières de la salle se rallument, le charme est rompu.
(Review : Romain Hemelka / Photos : Jamie A. Cowan)
Jason Lytle sur amazon :