Skip The Use @ Salle Wagram Paris 28 fevrier 2013
La Salle Wagram accueillait jeudi 28 février les gagnants du concours organisé par Pression Live Kronembourg pour un concert privé de Skip The Use. Les lillois, qui se sont vus décerner la victoire du meilleur album rock aux Victoires de la Musique 2013 avec Can Be Late, n’ont pas triché en restant fidèles à leur réputation de bêtes de scène et en offrant un set bien chargé d’une heure et demi.
« Tu vois ce soir, t’as pas payé ta place parc’que t’es invité. Ça veut un peu dire que t’en a un peu rien à foutre. Bah nous aussi on s’en fout : on n’a pas payé non plus ! ». Mat Bastard, déjà essoufflé suite à l’entrée sur le premier morceau People In The Shadow, se met aussitôt le public dans la poche avec quelques délires improvisés: « Bon, on fait ce concert pour une marque de bière… disons que comme on vient du Nord, on représente bien,…on est un peu les champions du monde… ».
T shirt jaune stylé, casquette de côté et Vans aux pieds, le chanteur des Skip The Use ne prend pas à la légère ce show privé. N’ayant pas l’habitude de jouer dans le genre de salle très classe et luxueuse de l’Avenue Wagram, il semble interloqué. Pourtant, elle n’abrite pas un simple public « invité », mais bien un petit groupe de connaisseurs, parmi lesquels d’ailleurs quelques excités. Mat tombe le t-shirt et la casquette, signe que le groupe est déjà bien échauffé.
Parce que dans la fosse, l’ambiance qui y règne paraît en contradiction avec le cadre doré : ça danse, ça saute, ça pogotte. Mat Bastard lance une vague en indiquant au public d’aller vers la gauche, puis vers la droite, sur fond de guitares énervées. Si la plupart n’ont d’yeux que pour le leader qui déploie une énergie folle pour éclater les spectateurs, les autres membres du groupe ne sont pas en reste. Manamax Catteloin, le batteur lui aussi torse nu, tape comme un sourd sur la grosse caisse, le claviériste Lio Raepsaet rit des pitreries de son pote, et Yan Stefani (guitare) et Jay Gimenez (basse) assure le son lorsqu’ils ne se font pas taquiner par le Batârd.
« Est-ce que tu veux foutre le bordel ce soir ? ». Aucune difficulté pour les lillois à mettre leur plan à exécution. Tous les morceaux qui ont fait de Can Be Late l’album rock de l’année sont interprétés avec toute l’énergie qui a fait la réputation du groupe : de Give Me Your Life à Ghost en passant par Cup of Coffee, il ne manque rien, pas même un petit clin d’œil au groupe Shaka Ponk, pour faire de ce concert l’égale des prestations de l’année écoulée. Bien au contraire : la cerise sur le gâteau arrive lorsque Matt fait venir sur scène Nicolas Douchez, gardien de but du Paris-Saint-Germain, pour reprendre avec lui l’énorme tube du groupe britannique Blur, Song 2. Les fans du PSG n’en reviennent pas. Les autres non plus quand Douchez retire son t-shirt et se déchaîne sur scène. Petit moment de pure folie
Bien sûr ce soir là, il y avait de la « kro » à gogo… Il y avait surtout son anagramme « rock » qui résonnait dans la Salle Wagram. Skip The Use ne skip surtout pas le rappel et Matt Bastard donnent ses dernières forces dans la bataille en se prenant un bain de foule (bien moussant ?) sur Bastard Song. Le groupe a parfaitement respecté sa ligne de conduite du début à la fin, relâche la pression et salue comme il se doit les 650 chanceux du concours Pression Live.
Romain Hemelka