Déjà passé par la Maroquinerie en février dernier lors de la sortie de son 2e album Matador, Gaz Coombes s’affichait à la Gaîté Lyrique samedi 10 octobre. L’ex-leadsinger de Supergrass a produit une belle performance d’1H30 et a su faire monter l’ambiance, presque comme au pays…
« J’avais 17 ans la première fois que je suis venu jouer à Paris. Je ne m’en souviens plus très bien en fait… j’ai dû fumer trop d’herbe… » Ah ! C’est vrai qu’il est loin le temps des Supergrass que j’avais pu voir à l’Élysée Montmartre en 2008, très loin le temps de « We are young, we run green, Keep our teeth, nice and clean… » de l’un des groupes britpop majeurs au Royaume-Uni. Depuis, Gaz Coombes a fait son petit bonhomme de chemin solo avec deux albums studio très solides, et il s’en sort très bien le bougre.
La Gaîté Lyrique semble majoritairement rempli de trentenaires et de quadra (on poussera même jusqu’à quinqua) qui attendent patiemment le début du show. Les musiciens prennent place sur scène talonnés de près par Gaz qui entame les accords de Needle’s Eyes à la guitare électrique. En plus d’avoir dans ses rangs un George Harrison version Sergent Pepper, Gaz peut se vanter d’être soutenu vocalement par un trio de choristes, les filles de Piney Gir qui ont assuré la première partie. Assez mimi et bon délire, exécutant fréquemment une choré légère, tambourin à la main, elles donneront surtout du relief à plusieurs titres de Matador. Coombes les mènera à la baguette en s’improvisant pour quelques instants chez d’orchestre de cette petite chorale.
Tantôt au clavier, tantôt à la sèche ou à l’électrique, Gaz Coombes interprète avec brio presque tous les titres qui composent son deuxième album solo en y ajoutant quelques morceaux du précédent, Here Come The Bombs. Encore plus riche, Matador offre quelques joyaux que le public apprécie dans le calme mais qu’il récompense d’applaudissements nourris : Buffalo, The English Ruse, le magnifique morceau The Girl Who Fell To Earth sur lequel l’anglais prend sa voix de velours, 20/20 ou encore Detroit sont autant de bombes que de sourires du chanteur. Aucun titre de Supergrass à se mettre sous la dent…
Mais Gaz Coombes présente sa botte secrète (plus si secrète que ça apparemment) lors d’un final démarré en trombe avec Matador, suivi d’un Break The Silence torride, une mise à mort élégante durant laquelle les fans s’enflamment enfin ! Présentation des musiciens, salut au public, jet de serviette trempée… le showman made in Oxford démontre son expérience des concerts et entretient encore un peu plus son excellent rapport avec le public parisien. La grande classe !
Chronique : Romain Hemelka – Photos : Manu Wino