Dernier jour du court mois de février. La barbe est de rigueur à la Gaîté Lyrique ! Death From Above 1979 revient à Paris faire le service après-vente de leur album The Physical World sorti à l’automne 2014.
Turbowolf ouvrent les réjouissances. En formation classique basse / batterie / guitare / chant + claviers, ces anglais de Bristol proposent un bon rock psychédélique. La bassiste ressemble à Cristina Ricci dans le film Addams Family tandis que le chanteur pourrait faire partie du big bazar de Michel Fugain. Ils obtiennent un joli succès, notamment avec le très bon morceau Solid Gold.
Death From Above 1979 prennent la scène vers 21h30. Les 2 barbus aux cheveux mi-longs sont originaires de Toronto : cela explique-t-il leur look de bûcherons ou de joueurs de hockey ?
Ils ont démarré leur collaboration en 2001 et on décidé de remettre le couvert en 2011 après un break de 5 ans ; chacun participe également à des side-projects assez intéressants.
Sebastien Grainger, batteur / chanteur en salopette blanche et torse nu, se positionne sur la droite tandis que Jesse F. Keeler, bassiste qui utilise son instrument comme une guitare, arpente le côté gauche. Au milieu trône une reproduction de la pochette du dernier album, sur laquelle les 2 sont caricaturés avec une trompe d’éléphant : c’est devenu leur visuel, reproduit sur les T-shirts et autres supports marketing. Ils démarrent leur set par le morceau Turn It Out, extrait de leur premier album.
Le son est puissant, entre batterie hypnotique et riffs ébouriffants de la basse. C’est la première fois que je vois une formation aussi ramassée (le batteur déclenche des boucles enregistrées, le bassiste lâche par moments son instrument pour jouer du synthé), qui envoie un « truc » aussi sauvage. Pour le coup, ce qui sort des enceintes est beaucoup plus brut que la production du disque.
Du rock a l’etat brut, sans chichis et sans posture
Après 3 morceaux du nouvel album, Death From Above 1979 reviennent à la chanson titre du premier You’re a woman, I’m a machine : tout un programme ! On retrouve l’influence White Stripes / Black Keys au niveau de la formation batterie + guitare mais aussi dans l’esprit brut de décoffrage et do-it-yourself. Les morceaux s’enchainent sans répit ; le groupe communique peu avec le public ; on est assez loin du schéma classique couplet-refrain-couplet-pont-couplet-final.
Death From Above 1979, c’est du rock a l’état brut, sans chichis et sans posture, comme le rappelle le sample d’introduction à Government Trash : Fuck The Establishment. Après 1 heure de musique en fusion, ils font une pause avant de revenir pour 3 chansons en rappel. C’est sur Physical World, dernier morceau de la soirée, que le batteur verse le contenu de sa bouteille d’eau sur ses fûts avant de taper dessus comme un sourd : effet saisissant qui accompagne la sortie de scène de Death From Above 1979 sous les applaudissements.
Death From Above 1979 est en train d’imposer Toronto sur la carte des villes qui comptent au niveau du rock indé… pendant ce temps, les Maple Leafs de Toronto sont blanchis par le Canadien de Montréal sur le score de 4 à 0.
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : Michela Cuccagna