Jeudi 25 juin se tenait le concert de Death Cab For Cutie au Bataclan à Paris, ultime date de leur tournée européenne. Le groupe américain venait présenter son dernier album, Kintsugi, sorti quelques mois plus tôt cette même année.
En arrivant dans la salle on ne sait qu’attendre de Ben Gibbard, chanteur de la formation, et de ses acolytes. Reconnu dans le monde de la musique rock depuis le succès commercial de leur album Transatlantism en 2003, et surtout ayant accumulé un grand nombre de fans fidèles au cours de leur aventure, Death Cab For Cutie ne semblent plus rien avoir à prouver.
Et pourtant, pendant 1h30 de concert le groupe délivrera une énergie incroyable, mêlée à une atmosphère bien particulière pour les chansons les plus « emo » et charmant au passage le public entier, que ce soit les followers de longue date ou les nouvelles recrues convaincues par une performance qu’il ne fallait pas rater.
Il est 21h, les membres de DCFC arrivent sur scène pile à l’heure devant les cris de la foule déjà surexcitée. En guise d’ouverture, No Room In Frame, morceau de l’album le plus récent. Le ton est lancé, le public se balance au rythme des guitares et le groupe est visiblement à son aise sur la scène parisienne.
Pendant les 40 prochaines minutes suivant ce très bon début, les titres s’enchaînent avec un équilibre quasi parfait. Kintsugi a bien sûr la part belle avec plusieurs chansons désormais adoptées par les fans comme Black Sun, The Ghosts of Beverly Drive ou encore le planant Little Wanderer. Mais les classiques sont également jetés dans le mix, accueillis par les acclamations et chants du public, tels que Crooked Teeth de l’excellent album Plans (déjà 10 ans !) sur lequel il était impossible de ne pas danser, et President of What ? du tout premier album Something About Airplanes, résonnant dans la salle comme l’hymne de nos années adolescentes.
Ben Gibbard a plus d’un tour dans son sac comme le prouve la suite beaucoup plus émotionnelle du concert. Les jeux de lumières et gros riffs laissent la place à une autre dimension et aux morceaux hypnotiques. La guitare acoustique autour du cou, le chanteur nous interprète You’ve Haunted Me All My Life qui comme son nom l’indique se trouve être une ballade qui nous hantera jusqu’après le concert. Prenant ensuite place au piano, What Sara Said laisse le public complètement silencieux, écoutant religieusement les échos des paroles « so who’s gonna watch you die ? ».
Encore une grosse séquence émotion lorsque le moment le plus attendu du concert arrive finalement. Le reste du groupe quitte la scène et laisse Ben et sa guitare seul devant le public du Bataclan pour I Will Follow You Into The Dark, morceau légendaire qui sera chanté en chœur par la salle jusqu’à la toute fin (shout out à la fille située derrière moi qui avait une très belle voix !).
Avec le retour des autres membres du groupe, l’énergie du début du concert revient avec des chansons provenant des précédents albums comme I Will Possess Your Heart, Cath… et You Are A Tourist.
Annonçant la fin du concert, DCFC commence à jouer le célèbre Soul Meets Body, à la grande satisfaction du public qui continuera d’applaudir et acclamer le groupe à la fin, entraînant un rappel de 3 chansons. Les morceaux El Dorado et The New Year se suivront, l’honneur de la clôture de cette soirée revenant au titre Transatlantism pour lequel le piano sera de retour et les smartphones seront dégainés pour filmer.
S’il y a des concerts parfois inégaux dans leur setlist ou leur performance, celui-ci n’en fait définitivement pas partie. Death Cab For Cutie aura réussi le pari de garder son auditoire captivé du début à la fin, en mélangeant savamment les morceaux « classiques » et attendus par le public aux nouvelles chansons qui ont déjà trouvées leur place dans la grandissante discographie du groupe. L’équilibre entre les moments dynamiques et les moments émotionnels était également impressionnant, ainsi que l’osmose évidente entre les membres de la formation.
On sort de la salle avec plusieurs chansons en boucle dans la tête, et l’envie soudaine de réécouter tous les albums de Death Cab For Cutie !
Chronique : Virginie Roques – Photos : Carsten Wilde