Paul Weller poursuit sa tournée européenne 2015 et fait escale le 8 avril au Bataclan à Paris pour accompagner la sortie de son nouvel et douzième album solo, intitulé Saturns Pattern, prévu le 18 mai.
Il n’y a pas grand monde dans le Bataclan lorsque The Vals démarrent leur set : il faut dire que le printemps appelle à profiter des terrasses à proximité du boulevard Voltaire. Le bassiste a une coupe à la Ronnie Lane, le mec qui joue de l’orgue est sapé comme un membre de The Rutles, ce groupe parodique des Beatles qui donne une idée tellement Monty-Python-esque du style british des années 60 et 70. Le groupe de Belfast distille une pop agréable aux accents psychédéliques.
Le public, quarantenaire et au-delà, commence à arriver. On aperçoit ça et là quelques jeunes filles et des anglais en short, les bras chargés de bière ! « Tu vas voir ce que c’est que la bonne musique, mon p’tit gars ! » déclame un homme d’une cinquantaine d’années à son fils ado.
Paul Weller, figure tutélaire du revival mod des années 80 et influence majeure des incontournables de la Britpop, arrive sur scène à 20h40. Allure de coq, vêtu d’un polo noir à manches longues et d’un pantalon de flanelle gris, il est physiquement affuté. Il ressemble de plus en plus à l’acteur Jeremy Irons, terroriste psychopathe dans le film Une Journée En Enfer de la saga Die Hard : la classe anglaise, ça ne s’invente pas !
Il démarre avec White Sky, le premier single du nouvel album, puis enchaine avec les morceaux plus anciens Come On Let’s Go ! et Kosmos puis le single Uh Huh Oh Yeh de son premier album solo en 1992 ! La formation qui l’accompagne sur scène est composée d’un batteur, d’un percussionniste, d’un clavier, d’un bassiste et de son fidèle guitariste Steve Cradock, vêtu d’un costume à rayures qui rajoute encore un peu à l’ambiance mafia londonienne…
Les nouveaux morceaux alternent avec les anciens sans temps mort : le son est compact, les guitares omniprésentes, c’est carré, c’est puissant, c’est percutant. Le Modfather se met au piano pour jouer quelques morceaux, dont le titre du nouvel album. Il reprend ensuite sa course effrénée (une vingtaine de chansons en un peu moins d’1h30 !), à peine ralentie par la romantique You Do Something To Me. Paul Weller est concentré, précis, conscient ; il semble apprécier la tournure des évènements et satisfait de la prestation de son band ; il se laisse aller à quelques blagues et esquisse un large sourire avant de quitter la scène.
Paul Weller revient sur scène et joue 2 morceaux avant de s’éclipser. Mais ce n’est pas fini : le 2e rappel clôt le concert par The Changingman et on entrevoit (sans être ni fluent english ni au fait de l’esprit british) pourquoi Paul Weller est considéré comme l’un des meilleurs songwriters anglais des 30 dernières années… Comme il l’affirme sur un morceau de son nouvel album : « I’m Where I Should Be » !