Paul Gilbert @ Fleche d Or, PARIS – 20 Mars 2013
Il paraît que Paul Gilbert est un guitariste de génie, connu pour être l’un des dix joueurs les plus rapides au monde lorsqu’il s’agit d’exceller dans la pratique de son instrument. Il paraît aussi, qu’avant d’entamer une carrière solo riche aujourd’hui d’une douzaine d’albums, Paul Gilbert a travaillé avec les plus grands comme Racer X et Mr. Big. Il paraît enfin, que peu importe le style (hard rock, blues, jazz, funk et même musique classique), Paul Gilbert compose avec brio, pourvu que la musique et la cool attitude soient. Ce qui est certain, c’est qu’en ce mercredi 20 mars 2013, les fans étaient au rendez-vous à la Flèche d’Or, pour vibrer au son de Vibrato, le dernier album du guitariste. Le shred fut-il au rendez-vous ? On vous dit tout !
Il est 20H30 quand, après d’interminables minutes d’attente, Paul Gilbert et ses musiciens chevronnés arrivent sur scène. Deux trois réglages et c’est parti pour un premier morceau ultra vitaminé, situé aux frontières du hard rock. Une entrée en matière démonstrative qui donne le ton tant au niveau rythmique que des arrangements vocaux. Le premier titre s’achève et l’assistance composée de fans, toute génération confondue, est en ébullition. Un petit aparté sur le bonheur et la nécessité d’apprécier les choses simples de la vie, le tout avec humour, et on repart pour près de deux heures de musique sous le signe d’un groove résolument contagieux. Le morceaux éponyme de l’album en est la preuve.
On est loin des titres rock/métal auxquels ses précédents opus nous ont habitués. Il s’ouvre vers de nouveaux horizons et donne la part belle aux chansons. Mais qu’importe, le public suit. Il est même conquis face à la technicité et la virtuosité de l’artiste. Le très chanté Enemies (In Jail), aux influences Franz Zappa arrive en seconde position. S’en suit une alternance de musiques chantées et/ou exclusivement instrumentalisées, tantôt jazzy, tantôt fusion. Puis, c’est au tour de Roundabout, un titre résolument hard rock qui flirte avec le progressif, de mettre le feu à la salle. C’est sûr, Paul Gilbert n’a rien perdu de sa dextérité, c’en est même impressionnant. Quant à son phrasé, celui-ci se veut véritablement percutant.
A défaut de chanter, la salle est enchantée. La complicité entre le guitariste et son public dans cet espace intimiste s’instaure naturellement de fil en morceaux. Il faut dire qu’après douze albums solo, nombreux sont les inconditionnels présents ce soir là.
Au final, les sonorités sont très éclectiques, probablement moins hard rock qu’à l’accoutumée, mais qui ont le mérite d’avoir galvanisé les esprits ouverts à tous les styles de musique. Un concert sans fioritures, placé sous le signe du groove et de la simplicité, auquel la bonne humeur frénétique de Paul Gilbert n’a manqué à aucun moment. Et ce, pour le plus grand plaisir d’une assistance venue en nombre. A quand le prochain ? (Text : Julie Cohen)