Everything Everything @ Fleche d Or, vendredi 8 mars
Pour présenter au public parisien son 2ème album Arc, le groupe Everything Everything a choisi de revenir à la Flèche d’Or qu’il connaît bien pour y avoir déjà joué il y a deux ans. Vendredi soir, la salle bondée allait voir la belle prestation de l’une des formations très prometteuses de la nouvelles scène anglaise.
Non, ce n’est ni une tenue de cosmonaute ni un bleu de travail que portaient les p’tits gars de Manchester des Everything Everything. Ce groupe demande à un designer de faire ses tenues à chaque tournée pour que chaque membre le porte avec fierté. E-E- peuvent surtout être fiers de leur second album, Arc, sorti en janvier, qui leur a permis de tutoyer les sommets des charts anglais aux côtés des Rihanna et autres Calvin Harris. Véritable petite bombe au Royaume-Uni, la musique de ceux que l’on classe dans la même catégorie que Django Django et Alt-J se répand comme une douce rumeur.
Qu’ils soient dehors à fumer une clope, au bar à siroter une mousse ou sur les canapés à bavasser, les spectateurs de la Flèche d’Or se sont vite ameutés devant la scène à l’entrée des artistes. Menés par le chanteur Jonathan Higgs, les Everything Everything apparaissent donc dans ce bel uniforme un brin futuriste. Undrowned est le premier titre joué par le groupe : accentuant cette atmosphère sci-fi avec les premières notes au clavier et la voix peu probable de Higgs, le groupe paraît de suite sérieux et appliqué. La foule entre encore plus dans l’univers E.E. lorsqu’ils interprètent leur deuxième single, Kemosabe, titre phare du nouvel album. Les fans commencent à se lâcher en tapant des mains, l’ambiance monte gentiment.
S’enchaînent alors les morceaux de Man Alive, leur premier opus, et de Arc, le petit dernier. Bonnes vibrations ! la fausse apprécie ce son labélisé « Art Rock » voire « Rock intelligent ». Avec un clavier, une batterie, une basse et deux guitares, il n’est pas nécessaire de chercher à les classer à tout prix dans une catégorie. Des tempos très différents d’un morceau à l’autre, l’insistance des percussions et un synthé qui veut absolument prendre le dessus sur les guitares, c’est cocktail de sons savoureux et rafraichissant.
Higgs, très enthousiaste en voyant le public s’emballer, prend le micro fil entre ses mains pour annoncer le titre suivant qui fera office de 3ème single, Duet. Entre le bassiste Jeremy Pritchard et le guitariste Alex Robertshaw qui font les jolis chœurs, le chanteur démontre toute l’étendue de ses pouvoirs. Sa voix monte et descend, change de tons et vibre dans la longueur. Si la guitare remporte cette manche puis la suivante sur Schoolin’ avec une excellente session de Math Rock à la Foals, le clavier revient très fort à la charge avec le titre Photoshop Handsome et un son électro qui fait sauter les premiers rangs et taper des mains les derniers.
S’ensuivent alors Suffragette Suffragette, la chanson préférée de Jonathan comme il le déclare lui-même, et Cough Cough, le premier single du nouvel album, qui a le don de faire sourire la foule. Le leader prête main forte aux percussions au batteur Mike Spearman, qui se démène comme un beau diable au fin fond de la petite scène. Le rappel, composé de quatre chansons dont la dernière, Don’t Try, vient mettre un terme à cet agréable voyage. Un son nouveau, une voix particulière et une belle énergie : Everything Everything remplira à coup sûr d’autres salles parisiennes dans un avenir très, très proche.
© Photo : Robert Gil / photosconcerts.com © Rédaction : Romain Hemelka
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