Ce 12 mars, Cascadeur alias Alexandre Longo dont nous avions fait l’interview il y a peu, a emmené avec lui Le Bataclan dans un voyage galactique. L’artiste a joué la plupart des morceaux de son nouvel album Ghost Surfer.
Quatre fantômes géants hantent la scène du Bataclan. Cascadeur fait son entrée avec précaution, son casque rouge illuminé sur la tête, une étoile au niveau du front. Il pointe un faisceau sur la salle, s’assied au piano et enveloppe le public dans son univers dès les premières notes de Visage Pâle, extrait de son dernier album. La soirée sera d’ailleurs rythmée par ses nouveaux morceaux plus que par ses anciens. Au milieu de la chanson, quatre hommes imposants, inquiétants et masqués font leur apparition sur scène et s’emparent d’un instrument chacun leur tour. Les musiciens sont enfin éclairés et on s’aperçoit qu’ils portent des masques de catcheurs. Le chanteur les présentera un peu plus tard comme ses doublures.
Le cascadeur-rêveur envoûte le public avec sa musique. Il envoie les notes en battant des bras comme s’il jetait de la poussière d’étoiles ou comme s’il voulait s’envoler vers nous. Au rythme de Walker de son premier album éponyme, les fantômes sur scène s’allument et s’éteignent chacun leur tour. La chanson est acclamée ! Le final se fait par le public qui s’improvise chorale. L’artiste félicite ce dernier et lui promet qu’il participera au quatrième album.
Quand The Odyssey débute, deux des catcheurs-musiciens s’approchent de l’homme au casque et restent là, immobiles, comme s’ils le vénéraient. C’est un monde spécial que celui de Cascadeur. Un monde où on y rencontre des fantômes, des monstres, des extraterrestres… C’est lunaire. D’ailleurs, on le prend parfois plus pour un cosmonaute qu’un cascadeur. Acrobate des étoiles, la musique l’aide à jongler avec les astres.
Puis il devient fantôme lui-même, un peu super héros, avec un Ghost Surfer beaucoup plus rythmé que sur l’album. Les fans se mettent à danser. La musique s’arrête d’un coup net !… C’est pour reprendre de plus belle quelques secondes plus tard, avec plus de puissance.
Ladyday vient nous hanter comme un personnage de Tim Burton avec d’effrayants effets de lumière. Quand se joue The Crossing, on entre presque en transe. Le light show prend une dimension incroyable pour mettre en valeur la musique. Standalone, par exemple, est très oppressant : les faisceaux des projecteurs comme la musique s’envolent plusieurs fois dans les airs, puis s’abattent sur nous et s’arrêtent juste avant de nous écraser. On est presque frustré que ça ne s’effondre pas sur nous.
Ce concert était magique, fantastique, merveilleux, intense, avec une musique tout en sensibilité et une voix troublante.
Chronique : Béatrice Le Leu – Photos : Jean-Philippe Schaller