Pat Travers Band + Skinny Molly @ Divan du Monde, 15 novembre 2013
En entrant ce vendredi soir au Divan du Monde où est annoncée une « Guitar Night », nous sommes surpris de voir si peu de monde. Il nous est expliqué que le concert n’a été booké que 10 jours avant la date. Nous sommes, ce soir là, en présence d’une double tête d’affiche réunissant Skinny Molly et Pat Travers Band. Comme on dit, les absents ont toujours tort !
Le départ est donné par Skinny Molly, le groupe de Mike Estes, qui a joué avec les légendaires Lynyrd Skynyrd dans les années 90 et plus récemment au sein de Blackfoot. Heureusement, la salle commence à se remplir avec les retardataires. Skinny Molly nous offre du Southern Rock dans la tradition de Lynyrd Skynyrd. La voix de Mike Estes n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de Johnny Van Zant, qui officie au sein de Lynyrd Skynyrd depuis 1987. Skinny Molly nous offre un mélange de leurs compositions, certaines tirées de leur nouvel album Haywire Riot, deux morceaux de Blackfoot, Good Morning et Train Train et pour finir l’indispensable Freebird de Lynyrd Skynyrd, avec ses interminables solos en fin de morceau.
En supplément, le groupe nous offre une version fidèle de Wishing Well du groupe Free. Un très beau show d’1h30 qui est passé trop vite. Seul bémol, le son de la caisse claire qui nous a percée un peu les tympans ! Dommage que le nouvel album n’ait pas été disponible au merchandising ce soir-là, car je suis persuadé que Skinny Molly en aurait vendu un paquet !
Après une pause méritée pour nos oreilles, Pat Travers et son groupe prennent place de manière très décontractée sur scène. Pat est accompagné des mêmes membres que lors de son passage au Forum Vauréal en 2011 : Kirk McKim à la guitare, Rodney O’Quinn à la basse et le vétéran Sandy Gennaro à la batterie. Véritable guitar-hero des années 70, Pat a consacré ces vingt dernières années au blues. Kirk Hammett de Metallica le considère même comme l’un de ses guitaristes préférés. Malheureusement, il n’a plus la notoriété d’antan. Il a récemment sorti un nouvel album Can Do sur le label Frontiers, qui marque son retour vers le rock.
Pat Travers démarre par Rock ‘n’ Roll Suzie, qui nous ramène quelques années en arrière. A noter : le son des twin guitars, que nous entendrons à plusieurs reprises tout au long de la soirée. Dès le début, on remarque que le groupe est soudé et joue merveilleusement ensemble. En tournée depuis plusieurs mois, Pat reconnaîtra à la fin du concert qu’il est las de cette longue tournée et espère rentrer à la maison. Evidemment, il rend hommage à ses heures de gloire en reprenant ses hits des années 70. Il enchaîne avec Heat In The Street et Crash and Burn, chansons titres des albums respectivement sortis en 1978 et 1980.
Le rythme se ralentit avec la reprise du blues I’ve Got News For You de Ray Charles puis reprend de plus belle avec Black Betty, dont la version de Ram Jam reste la plus populaire. Le morceau est agrémenté d’un cours solo de batterie. Pat enchaîne ensuite deux extraits de son nouvel album, Diamond Girl et Can Do. Place au classique Stevie, qui monte en puissance pendant huit minutes. Fan de blues, Pat interprète le graal Red House de Jimi Hendrix, au cours duquel il laisse la place à son poulain Kirk McKim. La dernière partie du concert est d’ailleurs consacrée au blues, avec If I Had Possession Over Judgment Day, ainsi que Snortin’ Whiskey (je ne vous le conseille pas !) et Boom Boom (Out Go the Lights) qui sont rassemblés au sein d’un même morceau.
Le groupe revient pour les rappels. Il récompensera ses fans avec Gettin’ Betta datant de 1977 et Black Dog Blues, joué à la ZZ Top. C’est chaque fois un plaisir de voir Pat Travers sur scène, les cheveux au vent avec les ventilateurs posés devant lui. C’est sûr, il mérite sa place au panthéon des meilleurs guitaristes des années 70. En tout cas, âgé de 59 ans, Pat ne semble pas avoir dit son dernier mot, preuve en est son nouvel album que nous vous conseillons d’écouter d’urgence.
Chronique : Thorsten Wollek