Trois ans après le magnifique The English Riviera, le groupe de pop électro britannique Metronomy nous revient avec un nouvel album très attendu intitulé Love Letters. Comme son nom l’indique, beaucoup d’amour mais aussi pléthores de rythmes électro nouveaux et de mélodies entêtantes. Coup de cœur ou déception sentimusicale ?
Fini la plage, la mer, le soleil. The English Riviera est déjà loin. Place désormais aux seventies, au spleen et au psychédélisme. Si la bande à Josh Mount a su faire évoluer son délire musical depuis Nights Out, ce puissant album qui les a vraiment fait connaitre en 2008, il reste toujours rythmes et sons électro métronomiens très magnétiques ainsi que la voix unique du chanteur anglais.
On pourrait penser que Love Letters est l’album parfait pour le printemps, la saison des amours. Le soleil brille, les oiseaux chantent, Cupidon danse au-dessus de nos têtes… Oui, « mais » ! On s’aperçoit très vite qu’un goût de sad party s’installe à mesure que l’on écoute cet album. De l’amour inaccessible, des lettres d’amour dont on ne sait si elles seront lues ou comprises, des ruptures…
Josh Mount devait en avoir gros sur la patate pour écrire à cœur ouvert sur des blessures enfouies profondément avant d’enregistrer dans les studios londoniens Toe Rag Studios. Et inutile de se fier à la pochette barbe à papa très old school, c’est bien de la pop électro des années 2000 que le leadsinger du groupe a composé. L’album transpire l’amour, chaque morceau est saupoudré d’ingrédients offrant une saveur particulière, mais chacun laissant une trace et un son bien particuliers dans les oreilles.
Metronomy a bien chargé en mélancolie et nostalgie dès l’entame de Love Letters : The Upsetter, filtre d’amour imparable avec son petit air de guitare sèche, donne vraiment le ton de l’album. Dans la lignée, le titre Monstruous charme avec un air d’orgue et Month of Sundays, la magnifique balade électrique placée au beau milieu de l’album, sont autant de perles chargées d’émotions qui rendent le cœur lourd.
Love Letters est le premier single extrait de l’album éponyme. Intro cuivrée (trompette, saxo), tambourins et claviers énergiques, ce tube en puissance d’un autre temps fait danser et nous amène à nous sentir bien. Toute l’ambiance apparait dans le très beau clip vidéo réalisé par le français Michel Gondry :
Le titre I’m Aquarius peut plaire (ou pas) aux ouïes qui suivent Metronomy depuis plusieurs années. Une chose est sûre, le refrain martelé par Josh Mount « I’m aquarius… I’m aquarius,… », reste en tête un long moment. The Most Immaculate Haircut, planante et douce, avec le sons des cigales en prime, semble appartenir à The English Riviera. Never Wanted, qui clos Love Letters, fait péter le feu d’artifice de sentiments douloureux.
Boy Racers, trip de sonorités à la Night Out, et Call Me, morceau plutôt morne et brumeux, constituent certainement les points faibles de l’album.
Un ton en dessous ce dernier album des Metronomy ? Probablement. Néanmoins, si ce n’est pas le coup de foudre dès la première écoute, Love Letters reste dans la ligné de The English Riviera (140 000 copies vendues en France). Josh Mount saura encore charmer les fans de la première heure et faire tourner les têtes de plus d’un curieux.