Le Oüi FM Festival débutait mardi 23 juin à 19H, Place de la République. Cette soirée se trouvait être également une Pias Nites, le label indépendant Pias présentant ce soir-là quatre de ses groupes tenlentueux : Radio Elvis, Drenge, Temples et le très attendu Noel Gallagher’s High Flying Birds. Une bien belle soirée qui en appelait deux autres les jours suivants.
On ne va pas se mentir : l’artiste attendu en ce premier jour du Oüi FM Festival 2015 est bien Noel Gallagher. The Chief ne va pas se produire avant 22H, alors les trois groupes avant lui, apparentés à des premières parties, vont devoir monter sur scène pour faire leurs preuves auprès d’un public parisien souvent difficile à mettre en température. Mais la diversité des genres et la qualité de ces formations ont permis d’attendre sereinement l’ancien membre d’Oasis.
Radio Elvis
Et pour ouvrir le bal, ce sont des français qui s’y collent. La place de la République est encore assez vide lorsque Radio Elvis prennent place sur la grande scène du festival. La formation parisienne joue à domicile et entame le single Les Pyramides qui fait mouche : une mélodie qui sonne bien et des paroles qui se retiennent vite. Le chanteur n’a pas seulement des faux airs de Bertrand Cantat avec son anneau à l’oreille et sa coiffure : le timbre de la voix, la musique et les textes rappellent fortement le style de Noir Désir. On ne retiendra pas que les chemises avec motifs des Radio Elvis mais également leur titres La Traversée, Demande à la Poussière, Bleu Nuit et Goliath. Pas facile de passer si tôt, mais les parisiens ont fait bonne figure avec leur rock indé à la française.
Drenge
C’est avec un tout autre style qu’on enchaine, le punk rock bien violent de deux frangins de Sheffield. Eoin Loveless et Rory Loveless forment Drenge (qui signifie « garçon » en danois) et sont accompagnés du bassiste Rob Graham pour le live. Les lads à la dégaine simple « jean-t-shirt » n’ont pas le temps : pas de bonjour, à peine un merci, mais qu’à cela ne tienne : le son et l’énergie qu’ils envoient commencent à faire bouger les têtes et rassemble encore un peu plus de peuple autour de la scène. Running Wilde, The Snake et Bloodsports sont quelques uns des morceaux qui nous font découvrir l’univers punky et emballant de Drenge.
Temples
On passe du punk rock au rock psyché sans quitter l’Angleterre, des années 80-90 au années 60-70 sans machine à remonter le temps. Les membres de Temples ont tous les cheveux longs et sont revêtus de véritables costumes de scène : le leadsinger James Edward Bagshaw portent une chemise en velour à franges tandis que son voisin de droite, le guitariste et clavier Adam Smith, ressemble à s’y méprendre à John Lennon avec ses petites lunettes rondes et son haut moulant rouge.
Outre les tenues très « groovy baby », Temples distillent du son enivrant tel de l’encens sur la Place de la République dans une atmosphère très psychédélique. Les titres des morceaux vont de Sun Structures à Mesmerise en passant par Colours of Life, c’est dire l’ambiance carrément space. Une belle prestation de ce groupe stylé et sympa, qualifié tout de même de « meilleur nouveau groupe du Royaume-Uni » par un certain… Noel Gallagher.
Noel Gallagher’s High Flying Birds
Vient enfin le grand moment pour la foule réunie désormais en masse. Noel Gallagher suivi de ses High Flying Birds est reçu sous une belle ovation de la Place de la République. Après son passage au Zénith en mars dernier, The Chief is back dans la capitale française. Décor, light show, musique d’intro, on ne s’y trompe pas, c’est lui qui fait le spectacle ce soir. Il est donc l’heure de s’emparer de la guitare rouge et de lancer Everybody’s On The Run. Premier solo de gratte et les premiers mouvements dans les premiers rangs. Ça tape des mains, ça monte sur les épaules du voisin… même Liam le frangin n’est pas bien loin…
« Thank you very much, Bonsoir ! ». Les deux écrans géants qui entourent la scène diffusent les images du « meilleur songwriter de ces vingt dernières années » dans ses oeuvres. Les excellents morceaux du dernier album s’enchainent : Lock All The Doors, In The Heat Of The Moment, Riverman et You Know We Can’t Go Back mettent bien en valeur la dernière oeuvre de Noel Gallagher Chasing Yestersday. La set list ne comportent également les bons titres du premier album éponyme comme If I Had A Gun et AKA… What A Life.
Et c’est pendant que les policiers jouent à chats perchés avec des jeunes escaladant la statue de la République que Noel Gallagher interprète des standards d’Oasis, notamment de belles versions acoustiques de Whatever et Digsy’s Dinner ainsi que les sublimes Masterplan et Don’t Look Back in Anger – « I wrote this fockin’ song in Paris » nous a t-il dit – qui conclue cette première soirée du Oüi FM Festival dans une ambiance très festivalienne. Ce sera au tour de Gaz Coombes, leadsinger d’un autre groupe de britpop des années 90, Supergrass,d’endosser le soir suivant le rôle de star.
Chronique : Romain Hemelka – Photos : Emmanuel Wino