Cela fait huit mois que Détroit est sur les routes pour défendre leur premier album Horizons. Si les premiers concerts marquaient les retrouvailles entre Bertrand Cantat et son public, dans une ambiance et une communion qui forcent le respect, cette deuxième partie de tournée, dans des salles plus grandes, montre de façon encore plus évidente que Détroit est un excellent groupe de scène, et pas uniquement parce que la moitié de la setlist est composée de titres de Noir Désir, bien au contraire.
Dès le début du show, on note un son parfait, clair, puissant. C’est d’autant plus remarquable que le Zénith n’est pas un exemple dans le genre. Les deux premiers titres de la soirée (Ma muse et Horizons) sont certainement ce que Détroit fait de mieux : des titres délicats, intimes, à la fin explosive, hypnotique et électrique.
Suivent ensuite les 2 premiers des 6 titres issus de 666667 Club de la soirée, les 2 plus calmes d’ailleurs : Ernestine et À Ton Étoile. Retour à l’album Horizons avec Le creux de ta main, et son mur du son de guitares avant l’un des grands moments du concert, une version de Lazy qui fera lever le public de son siège, suivie d’une reprise des Stooges, Gimme Danger, pendant laquelle Bertrand Cantat sortira son harmonica pour la première fois, avant de le réutiliser sur Le Fleuve juste après. La première partie du concert se termine avec Lolita Nie En Bloc, puis les plus récentes Ange de Désolation et Null And Void.
Après une pause, le groupe entame le single Droit Dans Le Soleil dans un silence de cathédrale très impressionnant, puis enchaine, toujours en formation « acoustique », le titre Glimmer In Your Eyes. Le groupe reprend ses instruments électriques pour Sa Majesté, qui malheureusement a perdu en intensité par rapport aux premiers concerts de la tournée, et traîne un peu en longueur.
Ce premier rappel se termine en apothéose, public levé et hurlant à tue-tête sur Un Jour En France, Fin De Siècle et un Tostaky un peu réarrangé. Après une dernière pause, le groupe revient pour Le Vent Nous Portera et Comme Elle Vient que tout le monde reprendra en choeur, encore et encore…
Détroit réussit un pari audacieux, faire le trait d’union entre la fin de Noir Désir il y a 10 ans et un premier album remarquable, grâce à un show soigné (son parfait, lumières sublimes…), et un bonheur d’être là, qui ne peut laisser personne indifférent.
Chronique et photos de Manu Wino (www.manuwino.com)