Le Download festival se déroule pour la première fois à Paris, après une douzaine d’édition à Donington Park en Angleterre. Le festival démarre le vendredi après-midi ; le public commence à arriver en masse en fin de journée (après le boulot) pour ne pas rater l’unique date française de la tournée « Book of souls 2016 » d’Iron Maiden.
J’arrive sur place pendant la prestation de Deftones … et préfère faire un tour afin de me familiariser avec les lieux. Le site est vaste et présente une foultitude de stands de boissons et autres food trucks sur la plaine qui sépare les 2 principales scènes, une troisième scène plus petite accueillant le public en contrebas de la main stage.
Après un passage rapide devant Black Rain qui joue son glam sur une scène annexe, je me positionne pour Anthrax. Les précurseurs du thrash de la côté Est démarrent sur le morceau « You gotta believe » tiré de leur dernier album « For all kings ». Le guitariste Scott Ian est toujours aussi remuant et fait son propre circle pit devant ses amplis tandis que le chanteur Joey Belladona arpente la scène en long et large. Les nouveaux morceaux se mêlent aux anciens, les riffs rapides et lourds répondent au chant agréable pour donner une très bonne prestation : c’est puissant, le public reprend en choeur la version adaptée de notre hymne Trustien « Anticosial ». Anthrax quitte la scène après un set un peu court sur le classique « Indians », souriants et heureux de leur performance et de la communion avec le public.
Ces derniers jours, Iron Maiden a fait monter la pression en publiant des photos de l’arrivée de leur avion Ed Force One à l’aéroport de Roissy. Au moment où les roadies enlèvent les bâches installées sur les éléments de décor de la scène, la plaine est remplie d’un public impatient lorsque retentit le célèbre « Doctor Doctor » d’UFO et son légendaire solo de Michael Schenker. Iron Maiden entre sur scène alors qu’il fait encore jour et démarre avec « If eternity should fail », extrait du dernier album. Le son est très bon, la basse de Steve Harris rouleau compresse sur des rythmes épiques tandis que les 3 guitaristes prennent les solos à tour de rôle. Bruce Dickinson parle beaucoup entre les chansons, et fait l’effort de s’exprimer en français. Il dédie le morceau « Tears of a clown » à Robin Williams.
Les éléments de décor sont grandioses et alternent les images de l’égypte ancienne et de la jungle maya. Au top de sa forme, Bruce Dickinson apparait maintenant vêtu d’un uniforme de l’armée anglaise en arborant l’Union Jack pour le classique « The trooper ». Le groupe conclut sa prestation par le morceau « Iron Maiden » au cours duquel la gigantesque mascotte Eddie (qui ressemble à une momie) vient se bagarrer avec le guitariste Janick Gers et Bruce Dickinson. Le rappel déroule « The number of the beast » suivi de « Blood brothers » pour lequel un hommage est rendu à Guillaume Decherf, victime du Bataclan. Le dernier morceau est « Wasted years » : Iron Maiden sur scène demeure une machine de guerre, même si les fans regrettent quelque peu que les vieux classiques aient dû laisser la place aux morceaux du nouvel album.
Peu de temps pour switcher sur l’autre scène, à l’autre bout du lieu pour Ghost. Je constate que l’image véhiculée par le groupe (tous les musiciens sont vêtus de noir et portent des masques, on dirait un groupe de death metal) est assez décalée du style de ce groupe : les riffs sont marqués mais le chant est plutôt pop. Le chanteur est d’ailleurs en petite forme mais il a tenu à assurer le show malgré tout. Fin des réjouissances pour cette première journée : nous retiendrons une organisation à la hauteur, quelques bonne prestations et la confirmation qu’Iron Maiden reste impérial sur scène.
Chronique : Stéphane Toutlouyan