Le Zénith de Paris accueillait Beirut mardi 22 septembre 2015. Le groupe de folk indé de Santa Fe, emmené par le génial Zach Condon, présentait son dernier album No No No et rejouait les titres qui ont fait sa renommée. Une belle prestation musicale mais une très peu d’échange avec le public.
Il aurait quand même pu prendre le temps de nous parler un peu le Zach : ses voyages, la culture musicale dans laquelle il a baigné (à Albuquerque, Nouveau Mexique, la ville de Breaking Bad, puis à Santa Fe), l’histoire de ses chansons… lui qui parle si bien français. Personne ne supporte les artistes trop bavards, mais je souhaitais tellement entendre ce que cet artiste, dont la musique est si riche et colorée, avait à nous raconter. Au lieu de ça, le leadsinger de Beirut est resté concentré sur son set, somme toute très propre, mais bien trop linéaire. C’est bien dommage…
À 21H, la troupe de musiciens s’installe, les cuivres prennent place sur le devant de la scène. Beirut est un groupe qui privilégie trompettes et trombones à coulisse plutôt que les guitares. Zach parait simple, timide et charmant, tel qu’on a pu l’imaginer. Il ne cesse de se passer la main dans les cheveux quand il ne tient pas d’instrument, ce qui est assez rare. Il passe de la trompette au ukulele, du ukulele au clavier, mais son plus bel instrument reste sa voix, chaude et envoutante. Les six musiciens qui l’entourent jouent également différents instruments chacun, notamment le violon, l’accordéon et différents cuivres. La folk dans toute sa splendeur.
Presque tous les titres du dernier album No No No, comme le single éponyme de l’album qui invite à bouger la tête, As Needed (juste instrumental) à écouter attentivement ou Perth à lâcher quelques pas de danse. Ce dernier opus de Beirut ne vaut malheureusement pas les précédents qui contenaient des morceaux magiques comme East Harlem, Santa Fe, The Rip Tide ou encore l’incroyable Nantes, qui rendent tellement mieux en live que sur la platine. À noter la reprise d’un titre de Hawk and a Hacksaw, groupe de folk également originaire d’Albuquerque, Nouveau Mexique.
Depuis le temps que j’attendais la venue de Beirut à Paris, je ressors du concert tiraillé entre la joie d’avoir écouté le mariage du mariachi et de la musique des balkans en live, et la frustration de ne pas en avoir plus appris sur le personne qu’est Zach Condon. Le public a tout de même passer un excellent moment, les gradins étaient plus chauds que la fosse ce soir-là : c’est assez rare pour être signalé.
Chronique : Romain Hemelka / Photos : Manu Wino