Entre plusieurs dates de festival, Hozier a fait une petite halte à l’Olympia le 2 juillet dernier. Le conteur irlandais, maître de « l’indie folk’n blues», a encore une fois fait preuve de son talent devant un public séduit.
La première partie du concert est confiée à Wyvern Lingo, trio féminin irlandais (originaires de Wicklow, tout comme notre hôte de la soirée). Venues présentées leur EP sorti en octobre dernier, elles se partagent savamment le micro, chacune avec un timbre de voix différent. C’est mignon, frais et dynamique. Leur univers colle assez bien avec celui de Hozier, que l’Olympia attend avec impatience.
Accompagné de ses musiciens (clavier, violoncelle, guitare, batterie) et de deux choristes, Hozier prend place sur scène et lance le show avec la très gospel Angel Of Small Death & The Codeine Scene. Le public prend tout de suite le pli, tape dans les mains et chante avec lui. La groupie de tout âge, présente en masse, ne boude pas son plaisir et commence à hurler : le ton est donné !
Le bluesman irlandais enchaîne quelques chansons avant de nous exprimer son bonheur de revenir à Paris. Pour fêter ces retrouvailles, il nous propose de chanter avec lui et fait répéter quelques « ouhouhou » qui se transforment rapidement en To be Alone.
La construction de l’ensemble musical est assez classique et bien réglée. Le violoncelle apporte une réelle douceur imprégnée de puissance à l’ensemble. Cela fonctionne bien. Hozier reste au centre de la scène, avec sa guitare et sa voix. À la fois fragile et puissante, chaude et bluesy, sa voix ajoute un accent romantique à tout ce qu’il chante, sans jamais tomber dans le mielleux.
Les musiciens quittent la scène et Hozier appelle Karen Cowley, le clavier des Wyvern Lingo, pour nous interpréter la toute douce In A Week. Ce duo, en live, est superbe ! Il poursuit, seul en scène, avec Illinois Blues, reprise de Skip James, bluesman américain des années 50 qu’il affectionne tout particulièrement. Ce morceau montre tout le talent du jeune homme lorsqu’il tient une guitare entre ses mains. Le public est ravi et accompagne le morceau en tapant des mains.
Ce qui surprend chez Hozier, c’est qu’il boit du thé ! De temps en temps, un roadie vient échanger son gobelet, accroché à son micro contre un nouveau avec un sachet tout neuf. C’est anecdotique certes, mais tellement surprenant qu’on se devait de le partager ! Le moment magique du concert sera son interprétation de Arsonist’s Lullabye. Un frisson de bonheur et d’émotion parcourt le public de l’Olympia. Ce morceau prend une tout autre dimension en live, c’est tout simplement somptueux.
Après Sedated, Hozier rassemble ses ouailles autour de Take Me to Church. Le public réagit tout de suite, le balcon se lève et tout le monde l’accompagne. Chanson phare de Hozier, elle a été entendue à de très (trop ?) nombreuses reprises. Je vous garantis que la vivre en live réconcilierait les plus résistants d’entre vous avec ce morceau.
Après une courte pause, Hozier revient, dans une ambiance tamisée pour jouer Cheery Wine, seul avec sa guitare. L’Olympia en reste sans voix ! Les musiciens reprennent place et enchaînent avec une surprenante reprise d’Ariana Grande, Problem (qu’il avait joué à l’occasion du Live Lounge de BBC1). L’interprétation de Hozier est logiquement plus folk. C’est sur Work Song que Hozier termine ce concert. Avant de quitter la scène, il présentera l’ensemble de ses musiciens et de l’équipe technique, sous les applaudissements sans fin du public.
Un show efficace, peut-être un peu trop propret, devant un auditoire déjà acquis à sa cause. Le jeune homme est bien plus à l’aise sur scène qu’à ses débuts. Cela promet de biens beaux shows pour les années à venir… et si vous avez manqué l’Olympia, sachez que Hozier sera de retour aux Folies Bergères le 23 janvier 2016.
Chronique : Agnès Chirouze – Photos : Michela Cuccagna