MARILLION @ Bataclan, PARIS – 14 Novembre 2013
A peine dix mois après leur dernier passage à Paris au Trianon, Marillion revient le temps d’une date unique au Bataclan. Le groupe est toujours en tournée pour la promotion de son dernier album en date Sounds That Can’t Be Made. Au vu de la qualité élevée, ces nouveaux morceaux font donc déjà intégralement partie de la setlist. Quelques jours plus tôt, Fish, l’ex-chanteur de Marillion, passait au Divan du Monde pour un de ses rares passages à Paris.
En plus d’être le secret musical le mieux gardé d’Angleterre, Marillion peut prétendre avoir un public magique. C’est à chaque fois un vrai régal que de voir l’échange entre le groupe et son public. Pendant que la salle commence à bien se remplir, le jeune Jacob Moon monte sur scène avec sa guitare acoustique. Ce jeune chanteur de type plutôt folk commence à faire parler de lui. Outre des reprises magnifiquement interprétées, il nous présente ses propres compositions, dont nous avons surtout retenus The Great Beyond. Il nous raconte avoir été invité par le groupe canadien Rush lors d’une convention consacrée au groupe, après qu’ils aient visionné sa reprise de Subdivisions sur Youtube. Une première partie pleine de fraîcheur qui fait beaucoup de bien.
C’est à 20h30 précise que les lumières baissent. Les premières notes d’Invisible Man résonnent sous de très forts applaudissements. Comme la plupart des morceaux joués ce soir-là, le long Invisible Man monte crescendo, avec un passage très floydien, pour finir en apothéose. Frissons garantis ! Le public est aux anges et applaudit longuement le retour du groupe dans la capitale. Steve Hogarth, qui est particulièrement en forme ce soir-là, remercie le public en disant être content de se retrouver dans la plus belle ville du monde. Il annonce le morceau Pour Ma Love en prenant place au piano, installé au devant de la scène. Il s’agit du premier changement de setlist parmi les dates de concerts actuelles.
Marillion enchaîne directement sur la chanson titre du dernier album, Sounds That Can’t Be Made, personnellement l’un de mes favoris parmi les titres récents. En écoutant le jeu subtil de Steve Rothery, on se demande si le titre de cet album ne réfère pas aux sons qu’il crée. Suit Somewhere Else, sur lequel Steve Hogarth arbore une guitare. Là aussi, une fin intense et avec une magnifique envolée à la guitare. Très généreux avec son public, nous avons droit à de beaux jeux de lumières, accompagnés d’un show lasers. Et déjà un troisième extrait du nouvel album avec le très pop Power. Steve Hogarth, à partir de ce morceau, commence à vraiment se lâcher. Le public a les yeux pointés sur lui.
Le plus long et progressif morceau du concert, This Strange Engine, profite de la pleine participation du public. Chose étonnante, le magnifique solo de Steve Rothery en plein milieu du morceau, reçoit les applaudissements du public, véritablement en transe. Suit Mad, un extrait de Brave, l’un des albums favoris des fans. Nous aurions préféré entendre The Great Escape. Après Neverland, qui pour le coup nous emporte très loin, le groupe se retire quelques instants de scène. Il nous faut une poignée de minutes pour reprendre nos esprits après ce morceau (ce n’est pas exagéré !).
Vêtu de sa tunique blanche, Steve Hogarth nous met sur la piste du titre Gaza, traitant du conflit israélo-palestinien. Un vrai casse-tête lors de l’écriture des paroles, prétend Steve Hogarth. On veut bien le croire. Joué en début de concert lors de leurs passages en janvier, Gaza précède le dernier rappel. La fin du morceau est magnifique avec l’ajout des pédales de basse de Pete Trewavas.
Le superbe titre The Sky Above The Rain sera le cinquième et dernier extrait du nouvel album. Preuve que le groupe prend réellement plaisir à jouer les titres de Sounds That Can’t Be Made. Pour finir, Marillion réserve une surprise au public en interprétant un morceau de l’ère Fish, Garden Party, sorti en 1983 ! Steve Hogarth se l’approprie magnifiquement et s’approche une dernière fois des premiers rangs. Pour mon quatrième concert de Marillion, je dirais que ce fut le meilleur, tant au niveau de la setlist, de l’ambiance et de la prestance de Steve Hogarth.
Chronique : Thorsten Wollek / Photos : Defnael