Chronique de The Black Crowes, Olympia Paris le 24 mai 2024
Le printemps pointe le bout de son nez sur le boulevard des Capucines … ha non, le public se faufile entre les averses en espérant qu’il fasse enfin beau et chaud à Paris ! L’Olympia se remplit doucement pour écouter le Jim Jones All-star, groupe anglais qui joue un pub-rock matiné de R&B de bonne tenue.
Les 2 saxophonistes, sapés comme des comédiens de la série « Peaky blinders », donnent une couleur soul au set très énergique de la bande, dont le dernier opus a été enregistré à Memphis. CQFD. Les Black Crowes débarquent au son de « It’s a long way to the top … (if you wanna rock’n’roll) » de leurs lointains cousins Young en provenance d’Australie. La scène est constituée d’amplis (de toutes marques) entreposés les uns sur les autres, encadrant des miroirs de cabaret, au-dessus desquels tronent la batterie, le piano et l’espace dévolu aux choristes, le tout décoré d’une guirlande d’ampoules qui rappelle un décor de guinguette ou de ferme du middle-west. Ainsi qu’une silhouette en carton grandeur nature de Chuck Berry sur le côté … Ils démarrent par le morceau « Bedside manners » tiré de leur dernier album en date, ‘Happiness bastards », sorti au mois de Mars de cette année.
Chris Robinson le chanteur arbore une veste blanche à pois noirs du meilleur effet et capte tous les regards à l’aide de son déchanché, tel une version sudiste de Mick Jagger, tandis que son frangin Rich reste discret sur la droite de la scène. La bande d’Atlanta enchaine avec « Rats and clowns » puis « Twice as hard », un des sommets de leur 1er album « Shake your money maker » sorti en 1990 (ça nous rajeunit pas, hein ?). Le son est compact, gras à souhait, et les 2 guitaristes nous font admirer leur collection d’instruments !
Ils alternent titres mid tempo de 3 des 4 premiers albums (leur discographie en compte 9) et reprises, notamment de Chuck Berry (bah voilà, la boucle est bouclée). Puis c’est le tour du morceau imparable qui les a installés au sommet des charts, la reprise d’Otis Redding « Hard to handle » à qui ils ont redonné une nouvelle carrière : un peu déçu que le second guitariste (comment un argentin s’est retrouvé dans cette aventure ?), très bon au demeurant, ne joue pas à l’identique le solo gravé sur la version studio, tellement il est iconique.
Les classiques du répertoire des Black Crowes s’enchainent « She talks to angels », « Jealous again », « Remedy » sont jouées avec enthousiasme et c’est lheure de célébrer l’anniversaire du frangin : 4 danseuses du Moulin Rouge viennent danser un french cancan endiablé devant un Richie Robinson au sourire gêné. Après une pause, le groupe joue en rappel la reprise « White light/white heat » du Velvet Underground. Ainsi se termine ce bon concert qui célèbre le retour des Black Crowes sur la carte du rock’n’roll sans fioritures.
Chronique : Stéphane Toutlouyan