Frank Turner + Didier Wampas + Dropkick Murphys @ Zenith Paris 2 fevrier 2013
The Dropkick Murphys poursuivent leur tournée en Europe et se produisaient sur la scène du Zénith de Paris samedi 2 février pour présenter leur dernier album, Signed And Sealed In Blood. Ils étaient introduits par deux premières parties de choix, Frank Turner et Didier Wampas, qui ont parfaitement rempli leurs rôles. Un concert aux accents très folk, très irlandais, avec un doux parfum de folie…
Drapeaux irlandais, maillots des Celtics de Boston et produits en tout genre à l’effigie des Dropkick Murphys : le défilé devant le Zénith samedi soir ne manquait pas de vert et blanc. Beaucoup d’étrangers avaient fait le déplacement pour voir en concert le groupe rock-punk celtique de Boston. Et pour cause : avec une telle fan base et une communauté irlandaise disséminée un peu partout dans le monde, The Dropkick Murphys jouissent d’une certaine notoriété en Europe, notamment depuis qu’un de leurs titres a fait partie de la bande originale du film Les Infiltrés de Martin Scorcese.
Pour rameuter les foules et faire patienter en attendant le groupe en haute de l’affiche, c’est Frank Turner qui assure la toute première partie. Alors que la salle n’est qu’au tiers remplie à 19H30, ce jeune auteur-compositeur anglais ne se laisse pas démonter. Muni de sa guitare et accompagné de ses musiciens, il entonne quelques 8 chansons très folk et un brin punk, s’adresse au public parisien en bon français et l’invite à chanter, à danser, à taper dans mains. La musique de Frank plaît et la foule, qui semble avoir passé un bon moment, l’applaudit chaleureusement lorsqu’il quitte la scène, le sourire aux lèvres.
C’est ensuite au tour de Didier Wampas de faire son apparition devant le public du Zénith, déjà plus nombreux et plus impatient. L’ex-chanteur du groupe des Wampas a enfilé son plus beau costume (rouge) pour démarrer un show qui a laissé les spectateurs sans voix. Si les prestations vocale et scénique délirantes de cet ancien électricien de la RATP peuvent surprendre de prime abord, voir même agacer, Didier Wampas a su conquérir le public grâce à sa reprise rock de Comme D’Habitude, mais surtout grâce à son énergie débordante. Escalader les enceintes, se jeter dans la foule, lancer à plusieurs reprises son micro sur scène, traverser la fosse torse nu et courir à vive allure dans les gradins de l’enceinte… peu d’artistes ont la capacité physique d’assurer une telle performance pendant près d’une heure, surtout à 50 ans. Chapeau M. Wampas !
Arrive enfin le moment tant attendu par les fans du groupe américain The Dropkick Murphys. Comme lors d’un match de football ou de basketball, l’ambiance monte d’un cran juste avant l’entrée des artistes : les écharpes se tendent, les drapeaux se brandissent et les chants sont entonnés « Let’s go Murphys ! Let’s go Murphys ! ». Le rideau s’écarte et laisse place à une énorme toile sur laquelle figurent les symboles du groupe. Le rythme puissant de The Boys are Back retentit à la batterie et la fosse explose ! La référence au groupe irlandais Thin Lizzy et son tube The Boys are Back in Town est indéniable.
Al Barr (chant) et Ken Casey (basse et chant) sont les deux frontmen de cette formation. Accompagnés des autres membres du groupe, ils vont jouer deux heures de musique qui mêle tradition et rock moderne. Ils interprètent à la fois des chansons festives et entraînantes qui font sauter la foule, ainsi que des airs à boire qui nous transportent dans un pub géant ou dans les rues de Boston un jour de Saint Patrick. S’ajoutent aux guitares électriques, basse et batterie des instruments de musique celtique comme la cornemuse ou le tin whistle joués par Scruffy Wallace, un grand gaillard coiffé d’un béret et vêtu d’un kilt. Le batteur, Matt Kelly, ne se laisse aucun temps mort et tape sur la grosse caisse comme sur un tambour. Rares sont les moments où le public connaît un peu de répit.
La setlist est très diversifiée avec 9 titres du dernier album Signed and Sealed in Blood et 16 autres morceaux provenant de leurs 7 albums studios. L’ambiance est survoltée et l’air est difficilement respirable dans la fosse. D’ailleurs des vagues successives s’écrasent contre les grilles au pied de la scène. Les slams se multiplient, les pogos s’enchaînent et Al Barr vient remercier les premiers rangs en leur tendant son poing. On retient la fameuse I’m Shipping Us To Boston qui remet un gros coup de boost dans la salle du Zénith juste avant le rappel, ainsi qu’une reprise d’un titre d’ACDC intitulé Dirty Deeds Done Dirt Cheap, durant laquelle les membres du groupe font monter sur scène une belle tripotée de filles pour danser avec eux.
Les fans mâles les y suivent dès l’entame du dernier morceau, Citizen CIA, qui conclue cette soirée complètement folle. Les t-shirts trempés et les mines réjouies à la sortie du Zénith attestent d’un très grand concert, plein d’énergie et de démence musicale. Un vrai régal pour les amoureux des Murphys.
Romain Hemelka