Les Allemands de Plainride ouvrent le bal. Originaires de Cologne, ils jouent un heavy rock assez plaisant, et n’hésitent pas à laisser la place à quelques passages psychédéliques, dans une formation composée de 2 guitares + batterie, assez atypique.
Corrosion Of Conformity (j’apprends que l’on prononce « Ci-0-Ci » pour des raisons pratiques) arrive sur scène alors que le morceau « La grange » de ZZ Top résonne dans les enceintes de Petit Bain : on perçoit qu’ils ne sont pas là pour rigoler.
Ils démarrent par le morceau « Bottom feeder (El que come abajo) » extrait de l’album « Wiseblood » publié au milieu des années 90.
Le gang de Raleign (Caroline du Nord) revient en Europe pour sa première tournée depuis 2015, composé des principaux et historiques membres : le chanteur/guitariste Pepper Keenan et son acolyte à la guitare, Woody Weatherman, donnent l’impression de sortir tout droit d’un épisode de « Game of Thrones » et impressionnent avec leur look viking, tandis que le bassiste Mike Dean tiendrait plutôt le rôle d’un hobbit dans le « Seigneur des Anneaux ». Quant au batteur d’origine Reed Mullin, il est mort en 2020.
Ils enchainent avec « Paranoid Opioid » tiré de l’album « In the arms of God » de 2005 et il n’y a pas tromperie sur la marchandise : c’est lourd, les guitares envoient du riff plombé, les lignes de basses enchevêtrées dans un rythme tantôt groovy, tantôt rapide qui laisse peu de place aux fioritures.
La set-list pioche dans tout le répertoire de CoC, en activité depuis 1982, qui a été gravé sur 10 albums studio, 1 live et 2 maxis.
Le public est conquis et n’hésite pas à slamer dans la fosse du Petit Bain bien remplie, afin de saluer les vétérans.
On notera plusieurs extraits de l’album « Deliverance » (sans rapport avec le film de John Boorman et son joueur de banjo … encore que …) mais étonnamment aucun du dernier album en date, « No cross No crown », sorti en 2018.
CoC termine sa prestation sur le morceau « Vote with a bullet » avant de faire une brève pause et de revenir pour un rappel qui enchaine 3 titres mid-tempo sous un déluge de décibels et de voix chaudes.
L’audience est ravie, je suis dorénavant capable de décrire le sludge metal : mélange de blues + rock sudiste + heavy rock + metal + rock psychédélique joué avec avec des guitares sur-saturées et un chant menaçant.
Chronique : Stéphane Toutlouyan