Ce dimanche ensoleillé (mais un peu frais) voit la tournée « Worlwired Tour 2019 » faire escale au Stade de France, donnant le coup d’envoi de la saison des méga concerts et festivals. Le public est composé de quadras/quinqas accompagnés de leur famille qui dévalisent les buvettes et le merchandising abondant.
C’est Bokassa qui occupe une petite partie de l’immense scène quand nous pénétrons dans l’enceinte, en retard (courtoisie des erreurs d’affichage de la SNCF/RATP) : le stoner-rock en provenance de Norvège a-t-il rapport avec le funeste Jean-Bedel ?
C’est maintenant au tour des suédois de Ghost de dérouler leur métal-pop. Etonnant de voir la sensation européenne des 5 dernières années ouvrir pour Metallica, eux qui remplissent des salles de dimension conséquente. Les musiciens (les fameuses « nameless ghouls ») sont 7 (dont 3 guitaristes), vêtus de noir et affublés de masques argentés.
Le son n’est pas très fort, les morceaux s’enchainent sous la houlette du chanteur et dépositaire de la marque Papa Emeritus. Quelques bons solos, un synthé omniprésent, un pape saxophoniste sur la chanson « Miasma » et des refrains qui marquent : une bonne prestation de Ghost qui compte de nombreux fans parmi le public.
L’écran géant diffuse les images du western spaghetti « Le bon, la brute et le truand » du réalisateur Sergio Leone et la musique d’Ennio Morricone lance les hostilités : les 4 cavaliers de l’apocalypse entrent sur scène. Le son est plutôt bon.
Ils démarrent avec « Harwired » tiré de leur dernier album en date « Harwired … to self-destruct » sorti fin 2016. Répartis sur la largeur de la scène, ils enchainent avec « The memory remains » puis « Ride the lightning ». James Hetfield arbore son look motard et sa veste en jean remplie de patchs à la gloire des groupes hard/metal des années 80. Kirk Hammett porte un blouson de cuir et des vans tandis que Robert Trujillo est tout de noir vêtu.
Les titres rapides et plus mid-tempo alternent jusqu’au morceau “Sad but true” et son rythme lourd, dont la foule reprend en chœur le refrain. Les écrans géants diffusent une animation de pierres tombales de la pochette de l’album « Master of puppets » pour accompagner le titre « Welcome home (sanitarium) ».
Robert et Kirk s’avancent sur le promontoire devant la scène : comme ils l’ont fait dans d’autres villes européennes, ils rendent hommage à leur public local (la Metallica family, comme aime à le répéter James Hetfield) en interprétant une chanson du cru. Quelle n’est pas notre surprise lorsqu’on reconnait enfin les arpèges de « Ma Gueule » de l’incontournable Johnny Hallyday, dont l’image apparait sur les écrans géants …
James Hetfield nous fait admirer sa collection de guitares, sur lesquelles il envoie des riffs implacables. Après un hommage au regretté Cliff Burton décédé dans l’accident du tout bus en 1986, les Metallica déménagent sur l’avancée au sein du public où une autre batterie est installée. Et c’est l’enchainement que je préfère : les morceaux « Master of puppets », « For whom the bell tolls », « Creeping death » et le dévastateur « Seek and destroy », tirés des 3 premiers albums de Metallica concluent le set.
Le rappel démarre par le trash « Spit out the bone » puis c’est le morceau qui a popularisé les guitares saturées du genre métal auprès du grand public « Nothing else matters ». Metallica met tout le monde d’accord en concluant sa prestation avec « Enter sadman ».
Les 4 horsemen restent longtemps à saluer le public ; Lars Ulrich demande qui était là lors de leur premier concert en France, en première partie de Venom, à l’espace Balard, en février 1984 … putain, 35 ans !
Après 2h30 de show et quelques feux d’artifice, les membres de la Metallica family s’en retournent dans leurs pénates, contents mais abasourdis : on ne sort pas indemne d’un set de Metallica !
Chronique: Stéphane Toutlouyan / Photos : David Fritz Goeppinger