Interview : Pat O’May explore de nouveaux territoires no comments

Nous avions rencontré Pat O’May à l’occasion de la sortie de son album Celtic Wings en 2013. Le guitariste, d’origine irlandaise, est de retour avec un nouvel album Welcome To A New World. Il a souhaité explorer de nouveaux territoires en composant son premier concept album. Pat O’May nous a donné rendez-vous au Hard Rock Café à Paris pour nous dévoiler la genèse de ce projet.

Comment as-tu vécu l’arrivée de la crise sanitaire liée au COVID-19 ?

Pat O’May : Le premier souvenir qui me vient, c’est que je partais en tournée pour trois semaines avec 3 Pats For A Guitar Night en compagnie de Pat McManus et de Patrick Rondat le 13 mars 2020. La veille de nous produire au Forum de Vauréal, nous savions déjà que la tournée était annulée. Nous pensions tout de même faire à minima deux ou trois concerts. Sur le chemin en direction de Vauréal, on nous a prévenu que le concert était également annulé le soir même.

Six années séparent Behind The Pics de la sortie de ton nouvel album….

Pat O’May : Entre temps, j’ai sorti l’enregistrement live de mon concert anniversaire qui a demandé beaucoup de préparations, notamment au niveau de la logistique pour faire venir les nombreux invités. Puis, nous sommes partis en tournée pendant près de deux ans pour promouvoir l’album Behind The Pics.

Tu explores de nouveaux territoires en sortant ton premier concept album. Qu’est-ce qui a donné l’étincelle pour ce projet ?

Pat O’May : D’une part, j’ai adoré l’album concept de Ange Par les fils de Mandrin. D’autre part, je ne voulais pas refaire un album dans la veine de Behind The Pics. J’étais donc à la recherche d’une idée originale par rapport à mon parcours. Etant donné que j’essaie de faire voyager les gens le temps d’une chanson en racontant des histoires, j’ai eu l’idée de les faire voyager pendant une heure. C’est ce qu’on appelle un concept album (rires). Puis je me suis mis au travail.

Justement, comment aborde-t-on l’écriture d’un album de ce type dans lequel les morceaux s’imbriquent pour former un tout cohérent ?

Pat O’May : J’ai commencé à réfléchir au contenu et à créer le personnage de No Face (le personnage central de l’album qui va prendre conscience qu’il ne possède sens). Je me suis alors demandé comment il en était arrivé à se retrouver dans cet état. Est-il né ainsi ou l’est-il devenu au fil du temps ? Puis je me suis mis à la composition et l’écriture du premier titre I Shall Never Surrender qui ouvre également l’album. J’avais un sound design au début du morceau et me suis dit qu’il fallait le retrouver à la fin. Cette fin m’a inspiré le titre suivant Grinch et donné l’idée de relier tous les morceaux sans coupures, tout comme c’est le cas pour la majorité des concepts albums. Toute l’écriture de l’album s’est faite ainsi. Les titres ont été composés dans le même ordre tels que tu les écoutes sur l’album. Un morceau m’inspirait le suivant. Habituellement, je pioche dans mes compositions pour les ranger dans l’ordre qui convient le mieux. Cette-fois ci l’écriture s’est faite de façon linéaire sans que je me l’impose.

Le concept n’est pas sans rappeler l’album concept Tommy de The Who…

Pat O’May : Le concept se situe à la croisée entre Tommy et Matrix.

Les influences celtiques sont moins apparentes sur cet album. Etait-ce volontaire ?

Pat O’May : Non, j’ai juste laissé l’inspiration arriver et il n’y a pas de place pour un thème celtique. J’aurais pu me l’imposer pour satisfaire une tranche du public qui me suis depuis un bon moment. Mais je me suis libéré de tout cela.

As-tu une préférence pour l’un des morceaux de l’album ? A titre personnel, j’aime beaucoup Grinch

Pat O’May : Non pas à ce stade. Je trouve qu’ils ont tous une saveur complémentaire. Je vois l’œuvre dans son intégralité.

Tu chantes plus que sur tes précédents albums. Tu es doté d’une belle voix…

Pat O’May : Je suis très chanceux à ce niveau-là. En revanche, je vais devoir être plus vigilant pour la préserver. Il y a des morceaux sur lesquels je chante de façon plus aigüe que d’habitude. Aussi, il y a beaucoup plus de textes à se rappeler. J’ai voulu donner une plus large place au chant et aux cœurs qui deviennent narratifs à différents moments.

Tu es entouré de tes musiciens habituels pour enregistrer cette nouvelle aventure. Quelle est leur contribution, notamment en ce qui concerne les arrangements ?

Pat O’May : Quand je me lance dans la composition d’un nouvel album, je prépare des maquettes très abouties. Si par exemple je compose les lignes de basse, je pense à la manière dont Christophe (Babin) joue et vais me servir de son esthétique de jeu. Je voulais que l’enregistrement se fasse de la manière la plus organique possible, un peu à l’ancienne. Car j’aime beaucoup le son que produit le groupe en live et cette force qu’on dégage ensemble. Quand Chris et John enregistrent leurs parties ils les jouent différemment que sur la maquette, même si le propos reste le même. Mais c’est sublimé par leur apport et fait complètement évoluer le morceau. Pour autant, il y a des propositions que je n’ai pas gardées car elles sortaient du cadre de ce que  j’avais envie de raconter. C’est mon projet, mais nous le vivons comme une entité.

L’artwork fit partie intégrante du projet. Je le trouve très réussi…

Pat O’May : Ça fait très plaisir, d’autant plus que c’est moi qui l’ai fait (rires). L’inspiration m’est venue au moment de la composition. En premier, j’ai trouvé ce lettrage sur Internet. Puis, j’ai rajouté le vert en fond, couleur qui vient probablement de mon côté irlandais. Il me fallait un personnage, je suis tombé sur cette image de businessman. Je l’ai adapté au personnage de No face.

Que va-t-il se passer sur scène ? De nombreux groupes interprètent l’intégralité de leurs albums concept sur scène…

Pat O’May : Moi-même et toute l’équipe qui m’entoure sommes partis pour défendre ce projet-là. On essaye de s’en donner les moyens. On prépare une belle scénographie, même si nous n’avons pas les mêmes moyens d’un mastodonte comme Iron Maiden. Ce qui m’importe, c’est que nous puissions offrir le même spectacle, quelque soit la taille de la salle. A titre d’exemple, la taille de l’écran pour les projections diffère entre une salle comme Le Café de la Danse et le Zénith. Bon, pour l’instant le Zénith n’est pas encore calé (rires).

Au sujet de ton concert anniversaire, quel en est le meilleur souvenir que tu en gardes ?

Pat O’May : Il y en a un paquet ! Je vais donc t’en donner deux… Le premier, c’est la fierté de voir une salle remplie, affichant complet un mois avant le concert. Et les gens sont venus de partout : France, Allemagne, Irlande, Italie, Allemagne, … Ces gens on fait des milliers de kilomètres pour y assister. L’autre souvenir, c’est de voir Ron « Bumblefoot » Thal (Guns N’Roses) se démener pour faire des MasterClass entre deux afin que ça ne me coûte pas un bras en hôtels etc… Il a fait le déplacement en France avec sa femme rien que pour ça. Pour la petite histoire, ils m’ont accueilli chez eux aux Etats Unis avec sa femme à l’époque au moment où je mixais l’un de mes albums dans son studio.

Propos recueillis par Thorsten Wollek

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