Soirée thrash métal au Zénith de Paris lundi 26 octobre 2015. Aux têtes d’affiche américaines de Slayer s’ajoutent les special guests Kvelertak et Anthrax. Un programme très dark ce soir-là proposé au public parisien.
Retardé par quelques soucis domestiques inhérents aux déplacements souterrains en transports publics (grrrrrr), je pénètre dans le Zénith au moment où Kvelertak termine son dernier morceau… la prestation de cette première 1ère partie n’avait pas l’air inoubliable.
Le public est composé de mâles chevelus, mais on peut aussi croiser quelques jeunes nanas vêtues de noir de la tête aux pieds et des gars torse-nus.
Anthrax monte sur scène à 19h30 pétantes. Ils démarrent avec le morceau A.I.R. dont les paroles ne laissent planer aucun doute quant à leurs intentions. « Welcome to your nightmare / You just can’t walk away » : les thrashers de la côte Est sont là pour en découdre ! Scott Ian, le légendaire guitariste à la barbichette campe sur ses petites jambes (quand il ne fait pas sa danse d’indien devant son mur de Marshalls), le bouc en avant et les culottes courtes (spéciale dédicace à mon pote Philippe qui célèbre un ½ siècle ce même jour). Joey Belladona assure le chant à la manière des chanteurs de hard rock des années 70-80 tandis que Scott assure une rythmique d’enfer et que Jonathan Donais prend tous les solos.
La fosse commence à esquisser un mosh sur Madhouse, puis c’est le tour de Antisocial, la reprise/adaptation du morceau-étendard de nos représentants nationaux Trust.
A l’issue du morceau Indians, les amplis sont recouverts d’un drap à l’effigie de Ronnie James Dio et Dimebag Darell : on retrouve là les influences et les héritiers de ces pionniers du metal qui affichent plus de 30 ans de carrière. Anthrax referme son énergique set d’1h avec Among The Living : on attend avec impatience le nouvel album prévu en 2016.
Il est 21h. Le Zénith n’est pas plein mais ça sent la poudre quand le drap blanc tombe et libère la scène : c’est au tour de Slayer, les légendes de la côté Ouest, de démontrer de quoi ils sont capables. Tom Araya campe au milieu de la scène et entame le show par le morceau titre de leur nouvel album Repentless. Gary Holt arbore un superbe T-shirt « Kill the Kardashians » ; Kerry King et lui prennent les solos à tour de rôle.
La scène est sobre, n’étant quelques croix renversées qui trônent au milieu des spotlights. Le groupe alterne entre des morceaux anciens comme Postmortem, tiré de l’album Reign In Blood de 1986 et When The Stillness Comes du dernier opus. Tom Arraya ne dit pas beaucoup de choses entre les morceaux mais il a le sourire ! Le son est bon… si tant est qu’on puisse qualifier de musical et harmonieux la coulée de lave sonore que produit le quatuor ! La double grosse caisse de Paul Bostaph imprime un tempo ultra rapide sur lequel les guitares dessinent des riffs en fusion.
Pour autant, Slayer ne faiblit pas, tel un train fou lancé à pleine vitesse : l’ambiance va crescendo, avec Die By The Sword et Black Magic. C’est maintenant au tour de Seasons In The Abyss et Hell Awaits, salués comme des classiques. Le riff d’intro de Dead Skin Mask retentit et la température monte encore d’un cran : le public se déchaine et reprend le refrain comme un seul homme. Slayer conclut avec Raining Blood et Angel Of Death. 1h35 de show. Pas de rappel. Éprouvant…
Chronique : Stéphane Toutlouyan – Photographe : Manu Wino