Maroon 5 entamaient la partie européenne de leur Maroon V Tour au Zénith de Paris le 24 mai dernier. Seulement 1H30 de show pour des places à 50 € et 90 € ? Oui, mais quel show ! Le groupe pop rock américain d’Adam Levine n’a quasiment pas marqué de temps morts entre les morceaux et dépensé une telle énergie que l’ambiance dans la salle est toujours montée crescendo.
Il est 20h45 lorsque je fais mon entrée dans la fosse. Je suis alors accueilli par la ola, le ohohohohooo et les applaudissements d’un Zénith déjà chauffé à blanc. Sympa les gens ! Autour de moi : jeunes filles, ados et jeunes femmes, souvent accompagnées de pères, copains ou maris. Le public parisien a donc le cri aigü ce soir et affiche complet de chez complet. Pas de décors particulier sur scène, seule un set de batterie surélevé. Les américains apparaissent et c’est l’hystérie. Adam Levine, tout sourire, suit ses petits camarades et s’empare du micro. Matt Flynn le batteur donne le rythme du titre Animals et les smartphones mitraillent.
Le premier quart d’heure passe à la vitesse grand V. Les Maroon 5 enchaînent les titres qui bougent : cinq morceaux défilent, dont la reprise des Gym Class Heroes, Stereo Hearts, avec une pointe de raggae et un rap de Levine, et Harder To Breathe et Lucky Strike sur lesquels le guitariste James Valentine assurent des solos du genre hardos. Les filles n’ont d’yeux que pour Adam et son petit débardeur noir qui laisse voir ses bras bariolés de tatouages, tandis que Flynn et Valentine apportent énormément à la performance de la formation. Les quatre autres musiciens présents sur scène se font plus discrets.
Inutile de préciser que mesdames connaissent les paroles de l’intégralité du répertoire par coeur et qu’elles répondent au doigt et à l’oeil au leadsinger. Les bras balancent de gauche à droite, les refrains sont repris après le chanteur et toujours ponctués de cris perçants. Levine occupe parfaitement l’espace : à gauche, à droite, dans les airs, à genoux, avec un pied de micro ou avec une guitare électrique rose. Et lorsqu’il jette sa serviette humide dans la fosse, c’est le drame…
L’ambiance monte encore d’un cran avec This Love, le tube qui a révélé le groupe. D’abord chantée a capella par les Maroon 5 sur le devant de la scène, le batteur balance ensuite le tempo de la version d’origine. La chorale du Zénith se montre au meilleur de sa forme. Puis Sunday Morning, également tirée du premier album Songs About Jane, est présentée dans une version jazzy tout en velour. La voix d’Adam Levine est bien maîtrisée et le spectacle lumière plonge le concert dans des ambiances tantôt dynamiques, tantôt feutrées.
Pas le temps de réclamer le rappel : les Maroon 5, chauds patate, ne se font pas prier pour repointer le bout de leur nez. Seraient-ils pressés d’en finir les californiens ? Toujours aussi généreux, ils délivrent quatre morceaux supplémentaires, dont She Will Be Loved très romantique avec les lumières des flashes qui scintillent dans la pénombre, le fameux Love Like Jagger sans Christina et le tube de l’été dans les mariages, Sugar, qui termine de faire danser la fosse et les gradins.
Une belle prestation, speed mais très appliquée, du groupe américain qui séduit non seulement par sa fraîcheur, sa sincérité mais aussi par son désire de faire passer un bon moment à son public. La voix d’Adam est bien plus impressionnante que ses tatouages. Mentions spéciales au batteur et au guitariste mais également au public parisien. À noter le peu de titres de leur dernier album V placés dans la setlist… ce sont les tubes à l’ancienne qui remportent toujours les faveurs des fans.
Chronique : Romain Hemelka