Le duo choc britannique Royal Blood sont revenus à Paris le 17 mars pour exploser l’Olympia. Pendant une petite heure, ils ont livré un set survolté mais sans surprise au cœur duquel batterie et basse se sont déchaînées dans un rock musclé et sauvage !
Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, Royal Blood c’est un bassiste, Mike Kerr et un batteur, Ben Thatcher. Ils ont reçu les honneurs, entre autre, de Jimmy Page et de Dave Grohl et ont connu une ascension fulgurante. La raison ? Un talent et un son énormes ! L’Olympia, complet depuis de nombreuses semaines, s’attend donc à s’en prendre plein les oreilles.
Nos deux anglais arrivent tranquillement sur scène et entament le set avec Hole (qui ne figure pas sur leur premier album éponyme). Le ton est donné : les morceaux seront puissants et plein de rage ! Les interprétations live ressemblent à la note prés aux versions de l’album, ce qui est vraiment dommage. Mais voir ce que Kerr est capable de faire avec une basse est impressionnant. On se demande si un guitariste n’est pas caché en backstage ! Mais non, c’est bien lui ! Kerr est un bassiste exceptionnel. Trois amplis derrière lui apportent une puissance phénoménale. On regarde avec attention ses doigts glisser sur le manche de sa basse en se demandant quel dieu a pris possession de sa main ! Ten Tonne Skeleton et Loose Change (quelle intro !!) prennent une autre dimension en voyant Kerr jouer avec sa basse.
La talent est là, aucun doute ! Le Rock n’est pas mort, la relève est assurée. Pourtant, entre chaque morceau, les lumières s’éteignent et la salle reste plusieurs secondes dans le noir. Au début du concert, on n’y prête pas vraiment attention. Mais on se rend compte à la longue que ces moments dans le noir tuent l’ambiance qui essaie pourtant de renaître à chaque morceau. Si Royal Blood ne joue pas le jeu, le public s’accroche, redouble d’énergie et continue à pogoter, danser et crier. Come On Over, Figure it Out déchaînent le public mais il est difficile de lutter face à un duo aussi rigide. Quelques sifflets et huées se font entendre…
Le concert se termine avec l’énormissime Out of the Black. C’est sur ce final que le moment de grâce -celui pour lequel nous sommes tous là, celui où Mike Kerr et Ben Thatcher arrêtent de suivre leur album à la note près et se lancent dans un bœuf énervé, puissant et endiablé- arrive enfin. Il durera 45 secondes… 45 courtes mais merveilleuses secondes pendant lesquelles on se dit « mais putain (oui cette fois on peut) pourquoi ils n’ont pas fait ça depuis le début ?? »
Le concert s’arrête, tout comme la chanson, de manière brutale. Kerr et Thatcher quittent la scène, sans un mot, sans un regard. Une fin froide à l’image de leur show. A la sortie de l’Olympia, on peut glaner quelques commentaires. Certains attribuent ce comportement à la jeunesse, d’autres à leur égo (qui commence d’ailleurs à faire les choux gras de la presse musicale). L’avenir nous livrera sa réponse… Si cet avenir nous prouve que Royal Blood peut transformer 45 secondes en une grosse heure pleine, alors, je vous promets que vous allez vous prendre de sacrées claques !