Après la sortie de leur premier album Sadnecessary, Milky Chance n’en fini plus de conquérir le monde. Avant de partir prolonger leur tournée en Amérique du Nord, le duo allemand ne s’est pas privé de faire danser le Casino de Paris.
On avait rencontré Clemens et Philipp début juin. Ils avaient gentiment fait remuer la Flèche d’Or avant de nous accorder une interview très cool le lendemain dans un hôtel de la capitale. Et depuis, on a l’impression d’entendre tous les titres de Sadnecessary partout, tout le temps, même en vacances : Colombie, Canada, etc. Un sacré bonhomme de chemin pour les deux potes allemands qui s’apprêtent à partir dans quelques semaines à l’assaut des US.
Beaucoup de monde devant le Casino de Paris à 19H30, et beaucoup de monde déjà assis en tailleur au pied de la scène. Moyenne d’âge : plutôt la vingtaine. Le look : tenue décontractée, pas mal de dreads et de sacs à dos très roots. La première partie donne le ton de la soirée avec Kafka Tamura. Le groupe de Southampton, signé sur le label Lichtdicht Records de Milky Chance, fait bonne impression. Entre les douces mélodies synthpop et le grain de voix de la charmante Emma Dawkins, les jeunes anglais repartent sous les applaudissements du Casino de Paris.
La rencontre du Peace and Love et du Rasta
Milky Chance arrivent sur scène non pas à deux, mais à trois musiciens. Antonio (Tonio pour les intimes) les avait déjà rejoint sur la scène de la Flèche d’Or. Il s’empare d’une guitare et fera le set entier aux côtés de Clemens et Philippe. Le premier s’installe devant le micro, guitare à la main. Il semblerait que sa touffe n’ait pas bougé d’un cheveu depuis le printemps dernier. Le second se pose aux percu, clavier et ordi prêts pour le show.
L’intro montre deux aspects de la musique de Milky Chance : des sons Worlds et la guitare raggae de Clemens, qui s’empresse déjà de présenter sa technique lors d’un premier solo. En guise de décor, des totems ont été installés sur scène ainsi que trois Dreams Catchers suspendus au dessus des artistes. Ambiance Île de Pâques – Amérique du Sud qui inspire le voyage, la liberté et la petite touche de merveilleux à l’instar de l’atmosphère qui règne dans Sadnecessary. Ces accessoires donneront un plus aux jeux de lumières. C’est avec Stunner, premier titre de l’album, que le concert démarre réellement.
Les différences notables avec le concert du mois de juin à la Flèche d’Or, outre les décors, la scène beaucoup plus spacieuse et la foule bien plus nombreuse (le Casino de Paris quand même !) est d’abord ce troisième musicien qui assure à la guitare rythmique, mais surtout la dimension plus instrumentale des morceaux. Ainsi sur des titres comme Fairytale ou Never Mind où Clemens s’enflamme à la gratte, puis la prestation de Philipp aux percu sur Sadnecessary et Flashed Junk Mind donnent beaucoup plus de relief au concert… encore heureux…
C’est d’ailleurs à partir de ce dernier titre, avec un jeu de sons en guise d’ouverture, que le public se lâche vraiment. Même le balcon est debout (quoi ? déjà ?!) à l’écoute de la voix rauque de Clemens prononçant les premières paroles « When We Were Young Souls » qui redonne forcément un petit coup de jeunesse à tout ce beau monde. Mais le vrai point culminant de la soirée serait probablement les deux titres où Tonio prend son harmonica. Comme à la Flèche d’Or, la combinaison est toujours du plus bel effet. Loveland et Sweet Sun semblent bien loin des versions de l’album, juste grâce à ce petit instrument. Les cris des jeunes filles affolées n’apparaissent pas non plus sur l’album…
À noter que Milky Chance offrent trois ou quatre nouveaux morceaux mais la salle s’emballe surtout pour les petites pépites : Running, Stolen Dance et Down By The River qui bouclent un set d’1H20. Les silhouettes se dandinent, les mains s’élèvent vers le ciel, et le Casino de Paris chante, les yeux fermés et le sourire aux lèvres. Clemens fera un dernier signe « Peace » de la main en guise d’au revoir.
Chronique : Romain Hemelka / Photos : Andreas Krueger
Photos concert Milky Chance et Kafka Tamura: