Milky Chance @ La Fleche d’Or, Paris 02/06/2014
La Flèche d’Or était remplie à ras bord lundi soir pour accueillir le duo allemand Milky Chance lors d’une nouvelle édition de la Pias Nite. Grâce à leurs titres sad party issus de leur premier album Sadnecessary (sorti le 12 mai) qui cartonne dans les pays germanophones, Clemens Rehbein et Philipp Dausch ont bien chauffé la foule. Malgré un jeu de scène assez simpliste, le public parisien les a non seulement adoptés, mais a bien bougé au son des morceaux folko-electro-raggae.
On nous avait dit que le concert commencerait à 20H50. La ponctualité allemande n’était pas à remettre en question sur ce coup-là. C’est à cette heure précise que Clemens et Philipp se présentent modestement sur la scène de la Flèche d’Or. Et quoi de plus naturel que de commencer direct le set avec Stunner, le titre qui ouvre cet album magique qu’est Sadnecessary. Un tempo lent, quelques accords de guitare et la voix rocailleuse, cette voix venue d’ailleurs (de Kassel en Allemagne précisément) ensorcellent les fans de la première heure de Milky Chance et les curieux découvrir ces jeunes artistes allemands en vogue.
Le français ne devait pas être leur fort à l’école après les quelques mots baragouinés pour saluer la foule… mais tant qu’ils savent se rattraper en musique… Clemens au chant et à la guitare sort des sentiers battus de l’album et donnent de nouvelles couleurs aux morceaux Fairytale, Sadnecessary et Flashed Junk Mind en grattant un peu plus et en allant chercher vocalement de nouvelles notes ailleurs. Philipp assure le tempo, tantôt tranquille (comme avec Loveland), tantôt entrainant. Il appuie sur les boutons et joue des percussion, parfois avec les baguettes, parfois à la mano. La salle de la rue Bagnolet se plonge alors dans leur univers merveilleux et dans un bain de sueur bien agréable.
Si une sorte de mélancolie se dégage de leur musique, chacun des titres avec les accents world (Inido par exemple) provoque sourire et déhanchement et nous fait voyager. Rejoint à la moitié du concert par l’un de leurs amis qui participent à leur tournée prénommé Antonio, le duo se transforme en trio pour passer la seconde. Sweet Sun est jouée différemment par cette créature à trois têtes qui intègre désormais un harmonica. Ça tape des mains, ça bouge, ça transpire. Un deuxième titre et Antonio retourne en coulisses et laisse ses potes enchaîner. L’harmonica s’est fait une belle place dans la version live et a marqué l’un des temps forts du concert.
Il a beau faire très chaud, les deux artistes s’épongeant régulièrement, on se régale. Ce n’est pas un concert où l’on saute dans tous les sens, mais ça bouge, on a envie de remuer la tête et les pieds, et on se sent bien. Le petit bonheur survient lorsqu’on écoute l’une de leur compo toute neuve. Le grand bonheur arrive lorsque qu’on entend Running, Down By The River et Stolen Dance, tiercé gagnant ! Ces titres qui ont propulsé l’album Sadnecessary au top des charts et viennent clôturer le set, agissent instantanément sur la Flèche d’Or où l’ambiance se noie dans une coolitude profonde. Ça remue, ça s’agite, ça gigote tout en planant.
Une petite dernière pour la route, une nouveauté pour terminer sur une note fraiche, et le public quitte la salle l’esprit léger. Concert sold out et fans acquis à leur cause, Milky Chance n’a pas eu à forcer son talent pour séduire et faire monter la température. Encore très jeunes, le duo allemand qui a taquiné Michael Jackson et Pharell Williams en tête des classements de ventes de disques a un bel avenir qui lui est promis. Ils continueront à se rôder sur scène et surtout à faire danser, rêver et voyager les salles de concerts et festivals du monde entier.
(Texte : Romain Hemelka / Photos : Michela Cuccagna)