En pleine tournée depuis la sortie de son dernier album Nu Là-Bas, Tété a pris d’assaut la scène du Casino de Paris mardi dernier. Après son passage au festival Solidays en juin 2013, nous avons retrouvé le chanteur-poète lors d’un show au en couleurs à la faveur du public parisien.
Il nous avait parlé de sa théorie de l’ADN du cœur lors d’une interview avant son concert durant les derniers Solidays, Tété nous l’a davantage exposée mardi soir. Dans un Casino de Paris bien rempli, le chanteur a offert deux heures de musique, d’humour et de tendresse (deux heures passées bien trop vite), affichant une set list composée de ses derniers titres signés sur l’album Nu Là-Bas ainsi que ses standards. La TeamTété, toujours fidèle, lui a bien rendu en offrant une belle ambiance avant, pendant et après chaque morceau.
Sur l’intro musicale jouée par ses trois musiciens (batteur, guitare et basse), Tété joue aux ombres chinoises derrière les panneaux multicolores placés en fond de scène. Le temps d’enfiler sa guitare et il entre dans le cercle pour entamer Nu Là-Bas, premier titre de son dernier album éponyme. Chapeau, costume cravate, bretelles, c’est toujours avec beaucoup d’élégance que Tété se présente. Aussitôt en jambes, il parcourt la scène en long, en large et en travers. Son regard balaie la fosse et les balcons. Pas de répits pour qui que ce soit… tout le monde, ce soir, participera.
Il ne faut d’ailleurs pas longtemps pour que l’ambiance prenne. Tété enchaîne sur La Bande Son De Ta Vie, avant de prendre la parole pour un petit trait d’humour sur l’intro de Tes Cheveux. La Casino de Paris se met à sauter. Ces trois morceaux donnent le ton du dernier album, dansant et très enjoué. Bien d’autres titres de Nu Là-Bas seront interprétés : De Ce Côté-Ci Du Bonheur, On Achève Bien Les Regrets, A Cour Ou Jardin, et bien d’autres… Les tubes des albums précédents ne sont pas laissés de côté : les versions live de Fils de Cham et Love Love Love nous permettent de retrouver le goût des précédents albums L’Air De Rien et Le Sacre Des Lemmings.
Laissé orphelin sur scène, Tété s’adresse à son public les yeux dans les yeux. « Séquence émotions », l’artiste rend hommage à sa commune de Saint-Dizier, à sa mère, à sa femme au travers de chansons qui les évoquent et touchent l’auditoire. Les premiers briquets, ou plutôt les premiers smartphones, scintillent dans l’obscurité du Casino. Changement d’atmosphère lorsqu’il accueille à ses côtés une certaine Soraya qui réalisera l’un de ses souhaits ce soir-là : pousser la chansonnette et danser avec Tété.
S’en suivent les entêtants titres Houston et Madeleine Bas-De-Laine, durant lesquels le chanteur-aventurier traverse la fausse avec le micro, au risque de chuter, ou court à corps perdu à travers la fosse, le balcon, s’installe à califourchon sur la rambarde. Le morceau À l’Ancienne, très rock 60s, invite les spectateurs à bouger têtes, épaules et bassins à volonté. Puis Tété s’assit en bord de scène et joue les premiers accords d’À La Faveur de L’Automne. Et là, c’est l’instant magique de la soirée. Les fans entonnent l’hymne de cet album grandiose qui a révélé l’artiste en 2003. Un beau moment.
Et enfin le rappel. Tel un chef d’orchestre, Tété prépare ses chœurs en faisant répéter le public. Le morceau Marie Laveau prend alors une toute autre dimension avec la voix du Casino. Tété n’oublie pas de présenter ses musiciens, et interprète Ruisseau de la Colère. Le concert ne pouvait se terminer sur cette dernière chanson. Acclamé, Tété revient, la veste et la cravate abandonnées, , pour interpréter le morceau final, un morceau de blues en anglais, cette fois-ci sans micro ni sono. Frissons garantis.
La musique est son oxygène, son public est son moteur. Un concert de Tété, c’est une énergie formidable, des mélodies et des textes qui restent, et surtout un bel échange avec son public, à qui il offre tout ce qu’il a le temps d’un concert. Encore chapeau bas, monsieur Tété.
Chronique : Romain Hemelka – Photos : Emmanuel Wino