Trans-Siberian Orchestra, Olympia Paris, 14 janvier 2014
Voilà un projet que je ne pensais pas découvrir sur scène en France. Alors qu’auparavant, le groupe TSO jouait principalement sur la notoriété de ses deux créateurs Paul O’Neill et Jon Oliva, ex-membres du groupe Savatage, il fait aujourd’hui des ravages sur les deux côtes des Etats-Unis. Il fallait bien qu’un jour le phénomène se décide à traverser l’Atlantique. Un gros travail de promotion a ainsi été mis en place pour attirer les foules. Quelques jours avant, TSO jouait donc devant la Porte de Brandebourg à Berlin à l’occasion du nouvel an ! Avec plusieurs excellents albums à son actif, le groupe était fait pour être vu sur scène. C’est enfin chose faite !
Dans un mélange de musique métal, de comédie musicale avec des passages de narration en anglais (inutiles pour nos amis français) et de musique classique, TSO a tout pour épater le public. Seule déception, nous n’avons pas eu droit aux nombreux effets pyrotechniques en raison des normes de sécurité de la salle. Mais à la différence des prestations américaines habituelles, le public parisien a eu la chance de vivre l’expérience en étant très proche des musiciens.
Peu après 20h30, les lumières s’éteignent enfin. Nous découvrons les choristes, les violonistes et violoncellistes, le batteur et les 2 claviéristes. Sous de magnifiques effets de lumière (qui nous accompagneront tout au long de la soirée), l’intro de Time And Distance se fait entendre en nous présentant les projections sur fond de cathédrale. Les ex-membres de Savatage, Chris Caffery, Al Pitrelli et John Lee Middleton seront accompagnés d’une guest-list de chanteurs tout au long du concert. Le premier à fouler les planches est Jeff Scott Soto, le plus rock et le plus expérimenté d’entre eux (Yngwie Malmsteen, Talisman, Axel Rudi Pell, Journey,…).
Dès les premières minutes, nous profitons d’un son et d’un niveau sonore parfaits. La tension monte encore d’un cran avec l’instrumental Winter Palace. Suivent à rapides intervalles This Is The Time, Handful Of Rain et Gutter Ballet, qui récompensent largement les fans de Savatage présents dans la salle. Chacune leur tour, les choristes prennent place au-devant de la scène pour chanter un titre. C’est Kayla Reeves qui volera quelque peu la vedette à ses collègues et aura même droit à un titre supplémentaire. Nathan James, le gagnant de l’émission Superstar, peine en revanche à nous convaincre. Mention spéciale pour la violoniste Asha Mevlana qui n’a rien à envier à ses collègues guitaristes masculins. En plus de ses poses, elle ira jusqu’à briser son archet avec ses genoux.
Le public étant assis, Chris Caffery essaie vainement de l’inciter à se lever mais celui-ci se rassied entre chaque morceau. C’est Rob Evan, notre chanteur favori de la soirée, qui sera le plus chaleureusement remercié pour son interprétation de Gutter Ballet. Il faut dire Que Rob Evan se produit habituellement à Broadway ! Sa puissance vocale n’est pas sans rappeller Meat Loaf, qui s’avère être l’une de ses idoles. Mephistopheles Return’s, également interprété par Rob Evan, aurait facilement sa place dans une comédie musicale. Robin Borneman interprète formidablement la ballade se Savatage, Believe, tirée de leur opéra rock Streets.
Après près de 2h15 de spectacle (!), quelques spectateurs se placent enfin devant la scène pour les rappels. Ces derniers ne réunissent pas moins de 3 titres avec notamment les titres instrumentaux Beethoven et Requiem, reprenant des standards de la musique classique. Le morceau de Savatage Christmas Eve (Sarajevo) marque la fin d’un concert sublime.
Malgré l’enthousiasme du groupe, la salle n’affichait pas complet et le public semblait un peu éteint ce soir-là. Espérons que TSO ne nous en tiendra pas rigueur et retentera sa chance à Paris. Rares sont les spectacles réunissant fans de métal, amateurs de comédies musicales et de musique classique. Même si vous n’adhérez pas aux spectacles millimétrés et aux clichés sur le rock, TSO est un spectacle à voir pour passer un bon moment et oublier ses soucis le temps d’une soirée. (Chronique : Thorsten Wollek)