Mariam The Believer se produisait en concert le 14 Février dernier au Divan du Monde dans le cadre de la 17eme édition du Festival Les Femmes s’en Mêlent. L’opportunité pour cette artiste singulière de présenter son album solo Blood Donation.
Nous rencontrons Mariam The Believer dans son hôtel parisien. La trentaine, long cheveux bruns, Mariam se présente à nous avec beaucoup d’authenticité. Elle nous parle de son désir de donner une nouvelle couleur à sa musique. « En 2011, Wildbirds & Peacedrums [duo suédois qu’elle forme avec son mari Andreas Werliin] participait à un gros projet en collaboration avec d’autres artistes, enchainant sur une longue tournée. Cela a été épuisant et j’étais frustrée de tout cet ego environnant. Avec cet album, j’avais envie de poser des questions, plutôt que de prétendre d’avoir toutes les réponses. Pour moi, cela a été une manière de me redéfinir en tant qu’artiste, de commencer quelque chose de nouveau ».
Avec Blood Donation, Mariam The Believer signe un album de contrastes où cohabitent percussions frénétiques, basses chaleureuses et une voix caméléon alternant mélancolie rock, fragilité et intensité brute. Un album libre et spirituel, à la croisée de la pop indie, de la soul et du jazz expérimental, au travers duquel l’artiste nous invite à l’introspection, à challenger notre vision des choses et à les regarder sous un jour nouveau.
L’univers de Mariam The Believer est remplit d’images et de sensations, faisant la part belle à l’abstraction ou au surréalisme : « Blood patterns », « Dead Meat », « Invisible Giving » pour ne citer que quelques uns des titres sur son album. Quand on lui demande où elle va chercher tout cela : « Je m’inspire de tout : tissus, textures, littérature, peinture,… tout ce qui provoque en moi des émotions ». En fait, Mariam est inépuisable : « Je ne m’arrête jamais, j’ai constamment besoin d’expérimenter, quitte à me mettre en difficulté, cela fait partie du processus créatif ».
C’est que Mariam ne se ménage pas « L’album m’a peut-être pris un an à terminer mais j’ai écrit et réalisé la majeure partie sur des périodes courtes et intenses, entrecoupées de longues pauses. Au final, je ne pense pas être restée plus de 4 jours d’affilé en studio ! ». Le plus difficile pour elle fut néanmoins de travailler seule : « Apres tant de temps à collaborer avec Andreas, à échanger et à prendre des décisions artistiques ensemble, je doutais sur ma capacité à produire à nouveau seule. Il a fallu que je réapprenne à me faire confiance ».
Sur scène, Mariam The Believer, tenue vert et or, assure le show avec ses trois musiciens – elle-même armée de sa fidèle Gibson blanche. L’énergie est là, intense et généreuse. De sa voix sensible, elle nous raconte l’histoire de cet album, nous embarque dans un voyage au cœur de son univers. Les poèmes se succèdent et le charme opère. On la regarde et on l’écoute, fasciné… transporté.
Avis aux amateurs : on pourra également la retrouver à l’automne 2014 avec le nouvel album de son duo Wildbirds & Peacedrums.
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LES FEMMES S’EN MÊLENT est un festival créé en 1997 afin de mettre en avant la scène musicale féminine indépendante. C’est un festival 100% Féminin présentant sélection internationale éclectique et pointue d’artistes féminines innovantes, téméraires, affranchies et différentes.
(Chronique/interview/photos concert : Emilie GAGNON / Photos interview : Carsten Wilde)