Spock’s Beard, Divan du Monde le 16 septembre 2014
Alors que les semaines à venir s’avèrent chargés en concerts, nous décidons de démarrer la rentrée par le concert de Spock’s Beard au Divan du Monde. Il s’agit de leur deuxième passage dans le cadre de la tournée qui promeut leur dernier album Brief Nocturnes And Dreamless Sleep. Je dois avouer ne pas avoir beaucoup suivi ce groupe depuis le départ de son fondateur Neal Morse en 2002, qui fait son bout de chemin depuis avec sa carrière solo et sa participation à divers projets (Transatlantic, Flying Colors..). Outre le départ de Neal Morse et celui de leur batteur Nick D’Virgilio, cette formation est toutefois stable, avec en son sein deux membres fondateurs. Le dernier changement majeur date de 2011, avec l’arrivée de Ted Leonard (chant, guitare) et Jimmy Keegan (batterie).
La salle du Divan du Monde se rempli peu à peu, alors que les musiciens se font attendre, suite à quelques problèmes avec le matériel de Ryo Okumoto, le clavier du groupe. Alors que Spock’s Beard est considéré comme l’un des groupes majeurs du rock progressif depuis les années 90, je trouve dommage qu’il n’attire pas plus de monde. Ainsi, l’étage du Divan du Monde reste fermé au public. Néanmoins, l’enthousiasme du public présent se fait remarquer dès l’entrée du groupe sur scène. Rappelons que c’est grâce aux dons de leurs fans que leur dernier album a pu voir le jour ! Le départ est donné par leur classique Day For Night, tiré de l’album du même nom qui marqua un virage plus pop en 1996.
Le chant de Ted Leonard, qui a la fatidique tache de remplacer Neal Morse au-devant de la scène, ressemble fortement à celui de Neal Morse au niveau de la voix et de ses intonations. Ce sera d’ailleurs le cas sur l’ensemble des morceaux de l’époque de Neal Morse. A l’inverse, les quatre morceaux tirés de leur dernier album, se démarquent clairement de l’ère Neal Morse. Rappelons que Ted Leonard est leader du groupe Enchant. Il se fait aider par Alan Morse, frère de l’ex-leader Neal Morse, qui semble profiter de chaque minute passée sur scène.
Le récent morceau Something Very Strange, prouve que le groupe maitrise autant les envolées progressives que l’écriture de refrains accrocheurs. A l’annonce du prochain morceau, Ted Leonard a une petite pensée pour l’Elysee Montmartre, salle malheureusement partie en fumée, ou il avait ses habitudes. Suite le morceau In The Mouth Of Kindness, tiré de The Kindness Of Strangers, album auquel suivi la première tournée européenne du groupe en 1998.
Quand arrive le medley tant attendu consacré à leur double album concept Snow, je suis étonné de me rappeler chacune des paroles et de chaque note jouée. Il s’agit du dernier album avant le départ si inattendu de Neal Morse en 2002. Pour la balade Carie, leur batteur Jimmy Keegan, vient au-devant de la scène pour interpréter ce magnifique morceau et démontre qu’il maitrise tout autant la batterie que le chant. Les applaudissements sont à la hauteur de l’interprétation. Alan Morse, actuel chef du groupe, n’hésite pas à aller à l’encontre du public et de ses musiciens. Maitrisant parfaitement le jeu de sa guitare, il va jusqu’à détacher la ceinture de sa guitare tout en continuant son solo sur Skeletons At The Feast.
M’étant rendu à ce concert sans attentes particulières, je dois reconnaître avoir été très surpris par la prestation du groupe, tant par la qualité musicale que leur prestation scénique. Je ne louperais en aucun cas leur prochain passage dans la capitale. Avec seulement douze morceaux interprétées et près de deux heures de spectacle, Spock’s Beard démontre bien qu’il maitrise les clés du rock progressif. Spock’s Beard prouve également que l’absence de Neal Morse n’empêche pas le groupe d’avancer.
Photos : Michela Cuggagna / Chronique : Thorsten Wollek