Pet Shop Boys, Grand Rex Paris le 11 juin 2013
En disant à un ami que j’allais voir Pet Shop Boys en concert, celui-ci me répondit : « Ils existent encore ? ». Oui, ils n’ont d’ailleurs jamais déserté depuis la sortie de leur single West End Girls en 1985. Leurs plus gros tubes nous ont accompagnés dans les années 80 et 90. Par curiosité, nous avons voulu constater par nous-même ce que ce groupe d’électro pop avait encore à nous offrir. L’Electric Tour, du nom de l’album qui paraîtra en juillet prochain, a donc fait un passage plus que réussi au Grand Rex. Trois ans après leur venue à l’Olympia, les fans parisiens étaient plus qu’impatients de retrouver leur duo préféré.
A la différence de leur précédente tournée, le Pandemonium Tour en 2009, Pet Shop Boys a simplifié la mise en scène. En s’imprégnant du concept de The Wall de Pink Floyd, ils s’étaient servi de cubes sur scène en 2009. Sur la tournée actuelle, nous retrouvons une scène qui laisse toute la place aux deux danseurs, qui nous accompagnerons tout au long de la soirée. Quand les lumières s’éteignent enfin à 21h (le concert fut annoncé pour 20h, sans première partie !), le public se réveille aux sons de l’intro Axis, directement suivi de One More Chance, absent de leurs setlists depuis de très nombreuses années. On aperçoit déjà Neil Tennant et Chris Lowe derrière un rideau sur lequel sont projetés des images pendant les deux premiers morceaux. Ce n’est que sur Opportunities que le rideau tombe. Nous découvrons le groupe arborant des vestes pleines de plumes noires.
Pet Shop Boys, qui n’aurait pas de mal à remplir la setlist de ses gros tubes, nous présente également des morceaux plus récents, tirés des albums Fundamental et du petit dernier Elysium. Des grands écrans au fond de la scène nous divertissent avec des projections recherchées. Alors que Chris Lowe reste figé derrière son synthé, Neil Tennant, dont la voix est restée identique, se balade sur scène sans pour autant déranger les deux danseurs. Le groupe rejoint la scène sur I Wouldn’t Normally Do This Kind Of Thing, arborant de grosses têtes de bisons. Peu habitués au type de concert électro, le niveau sonore semble très élevé.
La soirée gagne en intensité quand Pet Shop Boys joue Suburbia et I’m Not Scared, sur lequel nous découvrons d’impressionnants lasers. Le duo a de nombreuses reprises à son actif. Fan de Bruce Springsteen, la reprise de Last To Die est très réussie. L’un des moments forts est la reprise de Somewhere, tiré de la bande originale de West Side Story, à la fin duquel les danseurs restent seuls et nous donnent l’impression d’assister à une comédie musicale. On nous réserve un moment de répit avec les morceaux Leaving et Thursday, un inédit qui n’est pas encore disponible. Très bons titres qui donne envie d’en écouter d’autres !
Adepte de mises en scène surprenantes, les deux membres de Pet Shop Boys réapparaissent, accrochés à la verticale, derrière ce qui représente des lits. Cachant leurs corps derrière des draps et ne voyant que leurs têtes, des images de deux corps bougeant sont projetés. Astucieux ! L’ambiance est à son comble lors de It’s A Sin, autre titre majeur de la carrière de Pet Shop Boys. La tension ne baisse pas pour autant avec Domino Dancing, Go West et surtout Always On My Mind, avant que le groupe se retire.
Pet Shop Boys reviennent sous de très forts applaudissements pour nous offrir le cultissime West End Girls avec lequel tout avait commencé. Espérant entendre un autre tube pour finir ce concert, Pet Shop Boys nous offre un troisième extrait d’Electric, Vocal, qui nous plonge dans une ambiance de boîte de nuit. Un final très réussi avec de très beaux lasers. Espérons ne pas attendre quatre longues années avant de pouvoir applaudir ce groupe qui a su évoluer et ne pas rester ancré dans l’effet de mode des années 80.
Chronique : Thorsten Wollek / Photos : Jamie Cowan