Concert Smoking Smoking @ Cafe de la Danse, mardi 4 juin 2013
Prenez 1 piano, 4 mains, 2 voix d’exception, des musiciens hors pair et une mise en scène en noir et blanc à la fois glamour et nostalgique, et vous obtenez un concert du groupe Smoking Smoking qui plonge quiconque y assiste dans un univers fantasmagorique hors du temps. Cette nuit, j’ai fait un rêve…
Nom de scène : Smoking Smoking. Style musical : un savant mélange de pop, d’alternatif et de folk aux influences blues et jazzy. Caractéristiques : groupe composé de deux jeunes femmes aussi glamour que talentueuses. Signe particulier : dress code black and white exigé sur scène comme dans le public. Actualité du groupe : était en concert le 4 juin 2013 au Café de la Danse à Paris. Bilan de la soirée : une réussite ! Ce soir là, tous les éléments sont réunis pour faire de la première représentation parisienne d’envergure du groupe Smoking Smoking un événement marquant. Il faut dire que question vocalises, Audrey et Vanessa, les deux chanteuses vêtues de noir, assurent. Tandis que dès les premières notes, l’une mise sur sa voix suave pour enchanter la salle, l’autre joue de son timbre mélancolique légèrement plus aigu pour dévoiler une alliance vocale parfaitement maîtrisée empreinte de nostalgie. Un lyrisme musicale que les Smoking Smoking qualifient de ‘romantisme vintage’ et qui a le don de transporter les oreilles bien inspirées. Venues présenter leur premier album intitulé « It’s all about love », les deux jeunes femmes révèlent un univers à mi-chemin entre le rêve et la réalité qui allie glamour, séduction et souvenirs. Leurs chansons parlent d’amour, bien sûr, mais également du passé… Une sorte de représentation de tous les desseins perdus qui ressurgit grâce l’excellence de leurs deux voix fortes et fragiles, délicieusement anachroniques.
Et si côté timbre la magie opère, il en est de même côté mise en scène. Projetés en fond de scène, des mini-films en noir et blanc mettent en exergue quelques sombres aspects de la nature humaine. Fragilité, mélancolie, tristesse, dérives, les images annoncent la couleur. Le concert sera en noir et blanc jusqu’aux jeux de lumières ou ne sera pas. Les musiques s’enchainent, les titres ‘Are we lucky ?’, ‘Young Cowboy’, ‘Dancing’ émerveillent le public autant qu’ils l’incitent à s’évader. De là arrive sur scène un comédien au regard captivant, puis c’est au tour d’un danseur de claquette éblouissant de faire son apparition. S’en suit là venue d’une dizaine de femmes de tous âges très légèrement vêtues, voire pas du tout, qui se dispersent sur la scène durant quelques titres, sans bouger, le regard fixe et déterminé vers le public. C’est sûr quand Smoking Smoking investit le Café de la Danse, la mise en scène donne le frisson et plonge l’assistance dans un bain d’émotion. Le public s’évade, l’irréel est au rendez-vous. Les choristes en costume noir et nœud papillon laissent libre court à leur fantaisie et confèrent un aspect d’autant plus rétro au spectacle. Car plus qu’un concert, on assiste à un véritable show qui allie danse, interprétation, chant, théâtre et émotion.
Le temps défile à une allure folle et déjà les Smoking Smoking entament leurs derniers refrains. Une reprise de Nina Simone finit par faire chavirer le cœur du public du côté black and white de la force. Les deux jeunes chanteuses quittent la scène, mais le frisson perdure. Preuve que tout ceci était bien réel…
Chronique de Julie Cohen