Deux ans après la sortie d’un premier album éponyme surprenant, Anna Calvi revient avec un second album intitulé One Breath, paru le 7 octobre dernier sur le label Domino Records. C’est avec un rock baroque et sa voix envoûtante que cette anglaise de 33 ans nous invite à explorer son univers bien à elle, digne des plus beaux contes.
One Breath, c’est juste un souffle, un murmure qui émane d’une voix suave et chaude, déposée délicatement sur des riffs de guitare électrique très purs. Anna Calvi présente un nouvel album encore plus Art Rock que le premier, un rock avant-gardiste et classique, qui donne une dimension théâtrale aux chansons.
Le meilleur exemple est l’un des titres phare Sing To Me, morceau qui devrait obligatoirement faire partie d’une bande originale un jour ou l’autre. Avec les chœurs au deuxième plan, la lenteur du rythme et les pics de voix de la belle Anna lors du refrain, on se met à rêver de balades en forêt au clair de lune, de traversée infinie de désert, de mondes merveilleux.
D’autres titres tels One Breath et Carry Me Over appartiennent au même registre : du rock progressif, très mélodieux, dont les accords de violon donnent un côté classieux et une vision très cinématographique de la musique. Anna Calvi joue les prêtresses sur Bleed Into Me et The Bridge en flirtant avec le lyrique. Deux chants de processions, d’incantations aux douces mélodies dont le but est d’apaiser l’esprit.
Mais la prêtresse prend également des traits de déesse du rock lorsque, soudain, les guitares apparaissent. Suddenly avec ses accords très bas, Cry et son refrain puissant avec des guitares qui saturent par à-coups, Love Of My Life et son solo crispé, et surtout Eliza, le premier single qui figure parmi les trois meilleurs morceaux de l’album. Le rythme saccadé et terriblement entraînant est bien la preuve que le rock reste la base de la chanteuse.
Si on dit ce second album d’Anna Calvi moins rock, il n’en est rien. La guitare électrique n’est pourtant pas moins mise en avant que d’autres instruments comme le violon. One Breath a en tout cas beaucoup de consistance et se montre aussi solide, si ce n’est plus, que l’album de ses débuts. Une chose est certaine : Anna Calvi, de sa voix sublime, nous a une nouvelle fois charmé.
Chronique de Romain Hemelka