Jethro Tull’s Ian Anderson, Paris Olympia le 11 mai 2015
Figure emblématique du rock progressif des années 70 avec son groupe Jethro Tull, Ian Anderson, aujourd’hui âgé de 67 ans, ne se lasse pas de fouler les planches. La sortie d’un nouvel album concept l’année dernière, Homo Erraticus, est donc une belle occasion de revenir aux devants de la scène. Présenté sous le nom de « Jethro Tull’s Ian Anderson », il n’est pas étonnant de voir la salle de l’Olympia comble. Lors de sa dernière venue dans la même salle en 2012, Ian Anderson avait interprété l’intégralité des albums Thick As A Brick I et II. Cette fois-ci nous sommes prévenus, Ian Anderson interprète la quasi intégralité de son nouvel album, avec en deuxième partie de concert, un set constitué des meilleurs morceaux de Jethro Tull.
Peu avant 20h, un grand écran disposé derrière la scène, nous présente des vidéos de groupes folk ayant joué aux côtés de Ian Anderson : Tir Na Nog, Anna Phoebe, Fairport Convention (à quand une date à Paris ?). Une nouvelle façon de nous présenter une première partie ! A 20h15 pétantes, après un court film en introduction, Ian Anderson monte sur scène accompagné de son groupe, quasi identique à celui de la précédente tournée. S’agissant donc intégralement de nouveaux morceaux, le public se montre plus réservé. Afin de mieux suivre la narration, de sortes de clips sont visionnés sur l’écran. Découvrant l’album pour la première fois, nous sommes surpris par la qualité des titres, notamment, Doggerland et Enter The Uninvited.
Vient le moment tant attendu par les fans. A jamais rattaché à son passé au sein de Jethro Tull, Ian Anderson interprète des titres issus de divers albums de 1969 à 1976. Avant chaque morceau, l’écran affiche sa date de parution. Avant de se retirer le temps d’une courte pause, Ian Anderson joue l’instrumental Bourrée, tiré du 2ème album This Was. Comme pour récompenser le public pour son écoute attentive des nouveaux morceaux, il nous offre le morceau Thick As A Brick (Part 1), d’une durée de 20 minutes ! N’ayant en rien perdu son humour anglais, Ian Anderson reçoit un coup de fil d’Anna Phoebe en plein milieu du morceau ! Il lui explique qu’il est en plein milieu d’un concert. Il lui donne rendez-vous quelques minutes plus tard pour être connecté via Skype afin qu’elle puisse accompagner le groupe au violon un court instant. Pour les plus naïfs d’entre vous, il s’agit bel et bien de bandes préenregistrées…
Se succèdent donc les plus gros succès de Jethro Tull durant une heure, parmi eux les incontournables Nothin Is Easy, Cross-Eyed Mary, Aqualung et Too Old To Rock’n’Roll : Too Young to Die. Sans oublier des pépites plus méconnues : Teacher (entrecoupé d’une danse hippie) et Critique Oblique, tiré de l’album A Passion Play. Ian Anderson explique en introduction que cet album avait été incompris par les critiques à sa sortie en 1973. Il finit en disant « Allez-vous faire foutre les critiques » !
Sa voix commençant à montrer des signes de fatigue depuis quelques années, Ian Anderson a eu la bonne idée de recruter le jeune chanteur Ryan O’Donnell, lui permettant de se concentrer davantage sur sa flûte traversière, qu’il joue toujours aussi parfaitement perché sur une jambe… Allez voir sur Internet si vous ne me croyiez pas! Que serait un concert de Ian Anderson sans le classique Locomotive Breath, qui marque la fin de ce beau concert. Les nombreux sexagénaires quittent la salle en arborant un large souvenir. Ces deux heures leur ayant permis de les replonger dans leur tendre jeunesse.
Chronique : Thorsten Wollek / Photos : Michela Cuccagna