Chronique du concert de The Smashing Pumkins + Tom Morello, Accor Hotels Arena, le 16 juin 2024
Ce mois-ci, ce sont les années 90 qui sont mises à l’honneur dans la programmation de l’Accor Hotels Arena incluant Tool, Green Day et The Smashing Pumpkins. Ayant alterné entre le Zénith de Paris et l’Accor Hotels Arena (anciennement Bercy) ces 30 dernières années, c’est dans cette dernière que le groupe The Smashing Pumpkins fait son retour après dix ans d’absence à Paris, leur dernier passage ayant eu lieu en 2014, qui plus est dans la petite salle du Trabendo. Et cerise sur le gâteau, c’est Tom Morello, le guitariste de Rage Against The Machine (autre groupe phare des années 90), Audioslave, ou encore Prophets of Rage, qui ouvre la soirée.
Une première partie de choix avec Tom Morello
C’est à 20h pétantes que Tom Morello et son groupe prennent place sur la scène, alors que la salle est encore à moitié remplie et dans une configuration sans écran, mais avec quelques éléments de décor derrière lui tout de même. C’est Soldier In The Army Of Love, le prochain single de son tout premier album solo rock sorti le 28 juin qui sonne le départ. Alternant titres de ses albums en solo et des reprises, c’est surtout sur le tube de Rage Against The Machine Killing in the Name que le que le public en fosse se lâche. Nous retiendrons la magnifique reprise de The Ghost Of Tom Joad (Bruce Springsteen) que Tom Morello, qui avait auparavant eu le plaisir de jouer sur scène avec le Boss en personne, joue en partie avec ses dents sur sa guitare. Une façon si singulière qu’a l’homme, à l’indévissable casquette, a d’utiliser sa guitare. Une première partie de choix qui valait le déplacement rien qu’à elle.
The Smashing Pumpkins, un concert long et inégal
Ce n’est qu’à 21h30 que le groupe The Smashing Pumpkins arrive sur scène accompagné de la bande sonore de Atum, morceau tiré de leur dernier album en date Atum: A Rock Opera in Three Acts. La scénographie et les jeux de lumières sont très sombres et relativement minimalistes. Le son est assez brouillon, très saturé, sur les premiers morceaux, nous empêchant de profiter pleinement de la reprise de U2, The Zoo. Dans la salle, on perçoit les vibrations des instruments comme rarement.
Les cinq titres issus du dernier album n’emportent que moyennement l’adhésion du public. Mais la setlist, composée de plus de vingt titres, est équilibrée et offre au public ses chansons préférées issues des albums acclamés Mellon Collie and the Infinite Sadness et Siamese Dreams, dont Today et Tonight, Tonight, qui ont leur place dans le premier tiers du concert. Pendant Bullet With Butterfly Wings Billy Corgan convie ses deux enfants sur scène qui, très à l’aise, prennent un malin plaisir à danser aux côtés de leur père.
La dernière partie du concert se veut plus instrumentale, alors que le son est plus audible et moins saturé. Le trio If All Goes Wrong, Cherub Rock et enfin Zero finissent le concert en apothéose. En somme, un concert assez inégal et un brin trop long. C’est donc surtout la prestation énergique de Tom Morello que nous retiendrons de cette soirée.