Chronique du concert de Toto au Dôme de Paris (Palais des Sports), le 11 juillet 2024
Toto a fait son retour dans notre capitale pour son unique date en France. Le groupe revient d’une tournée américaine en double tête d’affiche avec Journey, autre groupe américain de renom. Contrairement à ce dernier, Toto tourne régulièrement dans nos contrées devant des salles combles, comme c’est le cas au Dôme (Palais des Sports). Il fut un temps ou le groupe remplissait les salles de Bercy et du Zénith de Paris. C’est donc dans une configuration un brin plus intimiste que Steve Lukather et ses acolytes nous donnent rendez-vous dans le cadre du « Dogs Of Oz Tour ». Outre ses classiques incontournables, le groupe a interprété quelques perles issues de son abondante discographie.
Le groupe a essuyé d’importants changements de line-up, notamment suite à l’annonce par Steve Lukather de la dissolution du groupe sous sa dernière forme en 2019. Pour ce qui est mon 5ème concert de Toto, le line-up a d’ailleurs changé à chacun de ses passages. Malgré ce jeu de chaises musicales, la nouvelle mouture de Toto a conquis le public du Dôme de Paris.
Tête pensante et leader du groupe depuis sa création il y a plus de 40 ans, Steve Lukather continue de faire vivre l’héritage du groupe aux côtés de son acolyte et ami de jeunesse Joseph Williams (fils du compositeur John Williams). Ce dernier a rejoint le groupe une première fois en 1985. Pas moins de quatre titres sont issus des deux albums sur lesquels Joseph a posé ses voix.
Steve Lukather, seul rescapé de la formation d’origine, n’a que l’embarras du choix étant donné le nombre de musiciens que contient son carnet d’adresses pour constituer le line-up sur cette tournée. Un autre de ses amis d’enfance, John Pierce, bassiste du Huey Lewis & The News, a répondu présent. Deux claviers, le très jeune Dennis Atlas (qui leur a été recommandé par le guitariste de Guns N’ Roses Ron « Bumblefoot » Thal) et Greg Phillinganes (qui a déjà joué au sein de Toto dans les années 2000), le batteur Shannon Forrest et Warren Ham (cuivres, percussions, chant) complètent ce line-up de haute volée.
La setlist, très variée, offre son lot de surprises aux fans inconditionnels ayant assisté à la précédente date du groupe à la Seine Musicale en 2018, les deux concerts n’ayant que cinq titres en commun. Toto pioche dans pas moins de huit albums couvrant toute la carrière du groupe, avec des raretés telles que Dying on My Feet tiré de Falling in Between (2007), ou encore Burn qui est tiré dernier album studio en date (Toto XIV). L’instrumental Jack To The Bone, malheureusement le seul extrait de l’excellent album Kingdom Of Desire (1992) a tout pour satisfaire et impressionner les nombreux musiciens dans la salle.
Place à Steve Lukather qui fait preuve de sa virtuosité sur la reprise de Jimi Hendrix Little Wing. Pour ce qui est de la deuxième reprise, With A Little Help From My Friends (The Beatles), dispensable selon nos propres jugements, nous lui aurions préféré un morceau original de Toto. La fin du set fait monter l’ambiance de quelques degrés avec les titres Rosanna et Africa, sur lesquels on voit (enfin) le public se lever dans les gradins.
Malgré de potentielles critiques sur le line-up donnant l’impression de faire face à un groupe de reprises, Steve Lukather perpétue l’héritage et l’âme du groupe et nous fait toujours autant vibrer. On en redemande !
Chronique : Thorsten Wollek