Interview Marion Py
Chanteuse au parcours atypique, Marion Py a commencé par la médecine avant de se consacrer à la musique. Elle s’apprête à publier son premier EP intitulé Bagheera, l’occasion de faire connaissance avec cette artiste. Deux morceaux sont d’ores et déjà disponibles avec Ma Terrasse et Ce que je sais de toi. Bonne écoute !
Peux-tu rapidement revenir sur ton parcours ?
Marion Py : Cela fait 3 ans que je me suis mise très sérieusement à la chanson en m’inscrivant à des écoles de jazz pour prendre des cours de composition musicale. J’ai démarré sur des petites scènes de bossa nova. Mais j’ai toujours souhaité composer en français en mélangeant les styles pop, variété et rock. Je suis très inspirée par Gainsbourg et Bashung. Mais je n’ai pas écrit de chansons tout de suite. J’ai d’abord fait des études de médecine. Je pratique d’ailleurs toujours la médecine générale. La moitié de mon temps est dédié à la musique.
Tu débutes dans la musique. Quels sont les retours à ce stade ?
Je suis très contente car je cumule pas mal de vues sur YouTube. Les gens me disent que ce que je fais a du sens pour eux. Sachant que je débute, je porte beaucoup d’importance à ces retours. Par exemple, une personne m’a écrit qu’elle écoutait l’une de mes chansons en boucle. Ça m’a beaucoup touchée.
Quelles sont les parallèles entre ces deux occupations ?
Les deux s’enrichissent. La médecine est un art sur le plan philosophique. A chaque fois qu’on s’adresse à quelqu’un c’est différent. Concernant la chanson, on se sert de son vécu et de ses expériences pour écrire. Je ne peux dissocier les deux dans ma tête. C’est un aller-retour permanent dans ma tête.
A quel moment as-tu décidé de te lancer dans la musique ?
J’ai décidé de me lancer sérieusement dans la musique le lendemain de la soutenance de ma thèse. Il était important pour moi que je termine mes études de médecine au préalable. Je me serais sentie incomplète si je n’étais pas passée à cette phase-là. Par la suite, je me suis procuré du matériel pour pouvoir pratiquer la musique. Pour être honnête, je ne pensais pas réussir à me lancer dans la chanson un jour. Mais les années passant, je me sentais de plus en plus incomplète.
Comment abordes-tu l’écriture de tes textes ?
Les textes partent toujours sur une phrase personnelle, souvent autobiographique. Puis je développe le texte dans l’écriture. In fine, quand je mets le point final à mon texte, il s’adresse à tout un chacun, que ce soit un homme ou une femme. C’est particulièrement flagrant sur mon titre Bagheera qui paraitra bientôt, ainsi que sur Ma Terrasse.
Quel est le secret d’une bonne mélodie ?
Je dirais une mélodie qui touche immédiatement, aussi simple soit-elle. Et ce n’est pas forcément une mélodie que tu retiens en tant qu’auditeur.
La composition d’une chanson assouvit-elle quelque chose ?
C’est plutôt provocateur de conflit. C’est une introspection à chaque fois. Cela m’interroge sur ma capacité à finaliser quelque chose. Tout d’abord, le texte doit être bon. Je travaille beaucoup sur les textes pour cette raison.
Les premiers extraits présentent différentes facettes en termes d’influences musicales. Quelles sont tes influences musicales ?
Je suis très influencée par la chanson française, en particulier Alain Bashung et Gainsbourg. J’aime également les influences électro et le Trip Hop, soit des groupes comme Chemical Brothers, Portishead, Massive Attack et Tricky. Radiohead et Elysian Fields m’ont particulièrement marqué dans ma volonté de chanter.
Tu dois avoir des titres qui dorment encore dans les tiroirs. As-tu eu des difficultés dans le choix des morceaux qui figurent sur ton premier EP ?
Le choix des titres est cornélien. L’EP ne devait comporter que quatre titres au départ. C’est mon manager qui m’a convaincue de rajouter un titre qui dormait justement dans un tiroir. C’est une chanson que j’ai composée il y a deux ans et que je suis en train de remettre au goût du jour. L’EP contiendra donc cinq titres.
Les deux premiers clips sont disponibles. Tu sembles particulièrement impliquée dans la production…
J’aime beaucoup la photographie. J’ai eu la chance de tomber sur des photographes qui me représentent telle que je suis, dans la perfection et l’exigence en termes d’esthétique sans pour autant trop en faire. Je porte beaucoup d’importance à l’imaginaire et l’univers que véhiculent ces photos. Les clips sont d’ailleurs en constante évolution. J’invite à visionner les clips de Ma Terrasse et Ce que je sais de toi pour s’en rendre compte. Je porte beaucoup d’importance au visuel qui accompagne mes chansons.
L’EP est titré Bagheera. Quelle en est la signification ?
Il ne s’agit pas du personnage du livre de la jungle (rires). Il s’agit d’une image que j’ai reprise. C’est l’idée que Bagheera, il ou elle, va aider une personne en détresse à déambuler. C’est une métaphore de ce qu’on est. On peut être en faiblesse ou en force. Mais dans tous les cas, il y aura toujours quelqu’un dans l’ombre qui nous aide et veille sur nous.
Quelles sont tes rencontres significatives au niveau musical ?
La rencontre avec mon professeur de chant à l’école de jazz a été prépondérante. Il m’a beaucoup encouragée. Je citerais également mes deux petits frères qui sont également musiciens à leurs heures perdues. Ils m’ont donné leur avis sur mes premiers instrumentaux. Leur avis a beaucoup compté pour moi. Il y a également l’arrangeur avec qui j’ai travaillé sur cet EP. Il organise les choses, même si on a explosé les schémas couplet / refrain, notamment sur Ma Terrasse. Je lui dois beaucoup.
Que penses-tu des réseaux sociaux ?
C’est un levier indispensable pour se faire connaitre, surtout en cette période où il n’y a pas de concerts. J’ai un home concert en cours de montage que je diffuserai sur les réseaux sociaux. Un premier extrait est déjà disponible avec Original Song, une reprise de Portishead. C’est la seule façon qu’ont les gens de me voir chanter aujourd’hui. En dehors de la crise sanitaire, c’est un fabuleux outil de diffusion. Mais rien de remplacera la magie d’un concert en physique pour découvrir l’énergie d’un artiste sur scène.
Le fait qu’une chanson puisse fonctionner en acoustique autant que dans sa version arrangée est-ce important pour toi ?
Toutes mes chansons fonctionnent en version acoustique car je les ai écrites en piano-voix. Autrement ça ne fonctionne pas selon moi. J’ai pris des cours de piano intensifs pour être en mesure d’interpréter les chansons en piano-voix sur scène.
Si tu avais la possibilité de partager un duo ?
Je dirais Chris Isaak.
Qu’écoutes-tu en ce moment ?
Billie Eilish. Elle m’emporte, tout comme Lana Del Rey.