De retour sur la scène pop après 4 ans d’absence, Josef Salvat revient fraichement d’Allemagne pour nous parler en détails de son nouvel album, « Modern Anxiety« , don la sortie est prévue le 15 mai prochain. Révélé au grand public par sa reprise de « Diamonds » de Rihanna, le jeune australien a beaucoup fait parler de lui. Aujourd’hui, ayant passé le cap de la trentaine, il présente des morceaux plus matures et surtout plus éclectiques. Loin de l’attention constante des médias, Josef Salvat est parti à la recherche de sa propre personnalité et sexualité. Résultat : un disque qui promet d’être aussi surprenant qu’intriguant ! L’artiste se produira le 2 avril prochain aux Etoiles pour une unique date parisienne. Une concert à ne pas rater !
Hey ça fait un bail ! Comment ça va depuis le temps ?
Josef Salvat : Oui, ça fait au moins quatre an, la dernière fois que je devais jouer en France c’était en 2016 il me semble. Je suis parti à Berlin pour me chercher, j’étais complètement perdu, je ne savais plus qui j’étais… Je sais ça fait très cliché ! J’ai passé les premières années de ma vingtaine très concentré sur le travail, à réfléchir à ce que je voulais faire, et j’ai eu l’impression de ne pas avoir assez profité de ma jeunesse, ça a fait comme un appel d’urgence dans ma tête. Je suis également parti pour écrire de nouvelles chansons, mais je ne savais pas sur quoi écrire, je n’avais pas d’expérience ! J’ai eu le sentiment de ne pas avoir assez vécu. En plus normalement, on s’attend à ce que tu sortes un deuxième album dans la foulée et moi je ne fonctionne pas comme ça. Ça met la pression et c’est difficile à gérer. Je n’étais pas très bien dans ma tête. J’ai commencé à écrire le deuxième album à Berlin. Mon appartement était juste au-dessus d’un bar. Dans ce bar, il y avait un piano. Les gens se sont plaints du bruit, donc ils m’ont donné le piano au lieu de le jeter. D’ailleurs je l’ai toujours, je l’ai ramené à Londres, j’adore ce piano, il a un son très doux. J’ai écrit « Modern Anxiety » à Berlin, au début c’était juste un interlude. J’avais dans l’idée de mettre beaucoup d’interludes dans ce disque, mais j’avais aussi décidé de ne mettre que dix chansons. J’ai écouté beaucoup d’albums, et plus ils sont courts, plus le message est direct. En plus, j’ai tendance à les écouter d’une traite. Les classiques, comme « Tapisserie » de Carol King, pareil pour Fleetwood Mac, « Pure Heroin » de Lorde… Je voulais livrer dix chansons de qualité, et au final tous les interludes sont devenus des chansons.
Tu as utilisé des chansons que tu avais écrites avant le premier album pour « Modern Anxiety » ou tu as pris un vrai nouveau départ ?
Josef Salvat : Non, j’ai tout repris du début.
Effectivement le son de ce que l’on a pu entendre pour l’instant a l’air bien différent de ce que tu as fait avant…
Josef Salvat : Ne te fie pas aux premiers aperçus de l’album, il y a quand même beaucoup de sonorités qui ressemblent à ce que j’ai pu faire avant. Le son est un peu plus ouvert mais attend le disque. Les bases de ce disque ne reflètent pas le reste. C’est risqué de promouvoir avec du contenu différent, mais le but de ce break, c’était d’arrêter d’avoir peur et de prendre des risques. Je veux écrire des chansons pour moi, pas pour les autres. Je ne serai jamais capable de bien le faire de toute façon. Je peux uniquement faire ce que je peux, mais pour cela je dois déjà savoir ce que je veux. Au début je me demandais toujours ce que les gens voulaient, et ça me rendait anxieux. Pour revenir à cette histoire de single, Frank Ocean a dit : « les meilleures chansons ne sont jamais les singles« , donc tu vois ! Ce sont souvent les B-Sides, ou des chansons que l’on peut uniquement se procurer lors du record store day.
D’ailleurs tu écoutes quoi en ce moment ? Est-ce que ça t’a influencé dans la création de l’album ?
Josef Salvat : Pendant deux ans, je n’ai pas pu écouter de musique du tout, je détestais ça. Je composais mais je n’écoutais pas de musique, même pas la mienne, à part mes nouveaux morceaux. Mais maintenant ça va mieux. En ce moment, j’adore la nouvelle chanson de Christine and the Queens, « People, I’ve been sad », mais aussi le dernier titre de Billie Eilish, avec le piano, j’adore le dernier album de Tyler, The Creator des morceaux comme « Earfquake »… J’aime beaucoup Rosalia aussi, elle vient d’Espagne, elle est très connue là-bas et aux Etats-Unis, elle a même gagné un Grammy. La première fois que je l’ai vue d’ailleurs c’était à Paris, elle chante un mélange de flamenco et de pop c’est vraiment hyper bien. On la compare à James Blake.
Pour finir, une chanson à nous conseiller pour la Saint Valentin ?
Josef Salvat : Ce serait un vieux titre déjà, en français bien sûr, par exemple une chanson d’Yves Montand… Si je devais en envoyer une à un ami je choisirais « La bicyclette » ! Non je plaisante, ou sinon « Sous Le Ciel de Paris » d’Edith Piaf. Sinon Billie Eilish a de très bonnes chansons dont le thème est la tragédie dans l’amour, c’est très passionné.
Propos recueillis par Lauren Debache