Fu Manchu au Trabendo, Paris le 2 mars 2018
En cette froide soirée d’hiver, la communauté stoner est au complet pour retrouver Fu Manchu dans l’ambiance intime du Trabendo. En effet, ça promet d’envoyer du pâté et malheur à celui qui a oublié ses bouchons d’oreille !
La première partie ne laissera pas un souvenir impérissable : 2-3 bons morceaux, des belles gueules mais un goût de revival des groupes de hard rock des années 80 … cheveux longs et torses imberbes compris …
Les Fu Manchu déboulent sur scène un peu avant 21h. Le chanteur Scott Hill arbore une chemisette colorée de skater et donne l’impression qu’il va broyer sa guitare transparente. Ils démarrent par le morceau titre de leur nouvel et 12ème album « Clone of the universe » ; le décor est planté : ce sera lourd, saturé et hypnotique !
Formé au milieu des années 80 en Californie du Sud, Fu Manchu fait partie des incontournables du stoner rock (Brant Bjork a également tenu les fûts pendant 5 ans à la fin des années 90), alternant rythmes rapides et morceaux/passages heavy qui font immanquablement penser à un Black Sabbath moderne, un son de guitare gorgé d’effets fuzz et de pédales wah-wah, accompagné par des solos dévastateurs …
Ils enchainent avec « Evil eye » puis « Eatin’ dust » de la fin des années 90. Le guitariste Bob Balch, croisement de Zakk Wylde et Viggo Mortensen (de loin …) touche sa bille ! La salle ondule au rythme des riffs marteau-piqueur, on a l’impression de vivre la bande-son d’un filmé tourné dans le désert.
C’est maintenant « California crossing », tiré de l’album éponyme, qui a quelque peu dérouté les fans en son temps (2001), qui considéraient le son un peu trop « propre ». Fu Manchu semble content de jouer à Paris et Scott Hill remercie allègrement le public.
« Hell on wheels », particulièrement représentatif du style Fu Manchu, est enchainé avec « Mongoose ». « Nowhere left to hide » puis « Dimension shifter » nous amènent maintenant à « King of the road » et son riff terrible qui donne envie de faire du skate dans une piscine désaffectée de Californie.
Avant de quitter la scène, Fu Manchu balance « Il mostro atomico » : c’est ce morceau de 18 minutes qui clôture l’album « Clone of the universe », auquel a contribué le guitariste de Rush Alex Lifeson. En rappel Fu Manchu joue « Boogie van » et « Saturn III » : le public quitte la salle, hagard, avec le sentiment d’avoir vécu là l’un des meilleurs concerts de l’hiver !
Chronique : Stéphane Toutlouyan