Fall Out Boy, Zénith de Paris le 3 avril 2018
Le M A N I A Tour des Américains de Fall Out Boy passait par le Zénith de Paris. Même si la salle n’était pas tout-à-fait complète, les musiciens y ont littéralement mis le feu avec moult effets de pyrotechnie et une énergie débordante.
21h45 précises. Après non pas une, mais bien deux premières parties, et alors que la batterie trône déjà au centre de la scène devant une image dans les nuances bleues et violettes évoquant la mer, le ciel, la tempête, cette dernière s’anime : la mer prend forme et un décompte de 30 secondes apparaît. Puis, un rideau transparent est installé, permettant aux membres de Fall Out Boy de venir prendre place sur la scène du Zénith.
Si quatre musiciens sont bien présents sur scène, le guitariste Joe Trohman manque pourtant à l’appel. Il vient d’être papa nous informe Pete Wentz, le bassiste du groupe. C’est d’ailleurs toujours lui qui prendra la parole entre les titres.
Le show démarre vite et fort avec « The Phoenix ». Premier titre, et premiers effets pyrotechniques. Le morceau est aussi rythmé que la voiture est rapide dans les images diffusées sur l’écran du fond de la scène. Un gros effort est fait sur le visuel : beaucoup de titres sont accompagnés de très belles images. Nature, forêts et montagnes pour « Irresistible » ; logo FOB pour « Hum Hallelujah » ; photos du prince Harry pour la chanson « Stay Frosty Royal Milk Tea » complétées par « La Liberté Guidant le peuple » et par les mots « Eau de résistance », titre pour lequel le batteur, Andy Hurley, vêtu seulement d’un short, assure les chœurs avec de l’auto-tune.
Des images de statues et de lions, pour « Centuries » et ses « talala » qui sonnent comme ceux de Suzanne Vega dans « Tom’s Diner » dont la chanson est un sample. Pour « I don’t Care », Fall Out Boy a choisi des images de doigts d’honneur, plein de gros « fuck » avec entre autres Mr Bean et Donald Trump. Mais aussi des images de Lady Di pour « Champion » que le public accompagne de lumière de smartphone.
On apprécie beaucoup l’écran géant qui trône au-dessus de la fosse à la moitié de la salle. Même si la salle n’est pas immense, c’est toujours appréciable d’avoir des gros plans de ce qui se passe sur scène. D’autant plus que cet écran a de multiples utilités comme on pourra le constater un peu plus tard… Le Zénith n’est pas complet : les gradins les plus hauts sont dissimulés derrière des rideaux. Vu la qualité du show, on ne comprend pas pourquoi les fans n’ont pas davantage répondu présents. Rien que la scénographie, avec artwork, feux d’artifices etc. vaut le coup du déplacement.
Patrick Stump, chanteur du groupe, s’installe derrière un piano à queue le temps de trois chansons, de très beaux moments. Lorsqu’il interprète « Save Rock’n’roll », il prend une voix grave pour chanter les parties d’Elton John, avec qui ce titre a été enregistré en duo. Derrière son instrument, il a pourtant de réels faux airs du chanteur britannique. A la fin de ce titre, tous les membres du groupe sont debout, même le batteur qui trône en haut de ses percussions. « The last of the real ones » est très entrainant D’ailleurs, dans l’écran, ce sont les images d’un robot qui danse qui sont projetées. Pendant le refrain, Patrick quitte son piano, et, débarrassé également de sa guitare, il arpente aisément la scène de long en large. C’est seul, de retour derrière son piano, il interprète « Young and Menace » dans la pénombre. Pendant ce temps, il se passe quelque-chose dans la salle : le cube qui sert d’écran descend au milieu de la fosse. Un technicien y fait des installations. Andy Hurley joue ensuite un solo de batterie d’abord un peu calme puis très énervé tandis que le cube est toujours en cours de maintenance…
Et là, pour « Dance Dance », Pete Wentz monte sur le cube qui reprend alors un peu de hauteur. Un moment complètement hallucinant. Avec son gilet jaune fluo et son casque, il a des allures d’ouvrier de chantier. Pour « Wilson (Expensive Mistakes) » le cube remonte encore plus haut, toujours avec Pete Wentz, et diffuse des images de voitures. Vient ensuite le moment du méga tube « Thnks fr th Mmrs » avec un Pete Wentz toujours perché en hauteur. Solidement harnaché, le musicien s’en donne à cœur joie. La date du jour apparait sur les écrans qui composent le cube. Dans la salle tout le monde danse, jusque dans la régie.
C’est encore plus la folie quand vient le moment du hit « This Ain’t a Scene, It’s an Arms Race » accompagné par du feu et des images d’explosion nucléaire. L’ambiance est encore plus survoltée que pour « Thnks fr th Mmrs ». Patrick Stump fait longuement chanter le refrain : » This ain’t a scene, it’s a god damn arms race… » au public.
Après un faux départ, Fall Out Boy interprète trois titres en rappel dont « Uma Thurman », et ses notes de guitare qui évoquent la bande originale du film « Pulp fiction », une chansons logiquement illustrée par des images de la comédienne. La scène est baigné de lumière rouge donnant aux musiciens des allures de personnages de « Kill BIll ».
Le dernier morceau sera « My Songs Know What You Did in the Dark (Light Em Up) » avec confettis et cris gutturaux signés Pete Wentz, qui quitte alors sa veste en jeans pour dévoiler un tee-shirt du PSG.
Les quatre artistes disent un bref au revoir puis disparaissent furtivement avant que « The end » vienne remplir l’écran…et signer vraiment la fin de ce show.