Dead Kennedys, La Maroquinerie, Paris le 17 octobre 2017
A l’heure où les USA déclassifient 30.000 dossiers des services secrets sur l’attentat du 22 novembre 1963 à Dallas, les trublions de la baie de San Francisco s’en viennent en Europe rappeler que le courant punk-hardcore (et plus largement le rock indé US) serait bien peu sans eux !
La première partie, LOOM, délivre une prestation assez banale : le chanteur a beau faire quelques visites dans la fosse, les morceaux ne permettent pas d’embraser la salle. La Maroquinerie est remplie de quadras+ et de quelques jeunes punks lookés. Le public ne semble pas prendre ombrage du fait que le bar ne sert pas de bière pour cette soirée : un comble pour des punks, non ?
Les Dead Kennedys arrivent sur scène sur le morceau « Forward to death », tiré de leur album « Fresh fruit for rotting vegetables ». De l’autre bout de la salle, le légendaire guitariste East Bay Ray ressemble au méchant de Matrix (mais si, vous savez bien, celui qui est cloné à plusieurs dizaines d’exemplaires !). Le son de sa guitare est reconnaissable entre mille, gorgé de reverb et d’écho.
Impossible de ne pas reconnaitre le batteur D.H. Peligro et son look aux couettes-dreadlocks. Il imprime des rythmes rapides et assure les choeurs. Après des morceaux tirés de leurs 4 albums studios (en presque 40 ans de carrière, c’est finalement peu, même si l’on compte l’interruption entre 1987 et 2001 !), c’est au tour de l’intemporel « Too drunk to fuck » ; ça commence à stager-diver dans la fosse.
Le chanteur Ron « Skip » Greer raconte l’anecdote de 2 skaters de 15 ans qu’il a croisés avant le concert, trop contents d’aller voir Dead Milkmen sur scène plutôt que « Blade Runner 2049 » au cinéma : y’a plus de respect …
Les Dead Kennedys enchainent les 2 hymnes « Nazi punks fuck off », repris en chœur par le public et « California über alles » avant de quitter la scène après 50 minutes de show.
Le rappel nous transporte dans une ambiance des années 50 avec la reprise de « Viva las Vegas » puis c’est « Holiday in Cambodia ». Ils reviennent pour un dernier morceau avant de saluer le public. Concert revival pour les nostalgiques de cette époque révolue …set diablement efficace !
Chronique : Stéphane Toutlouyan