Man Doki Soulmates à l’Olympia, Paris le 1 mars 2017
Regroupant autour de lui des légendes anglo-américaines du rock et du jazz, le batteur hongrois Leslie Man Doki a choisi Paris pour l’une des trois dates de sa tournée « Wings Of Freedom » (en plus de Londres et Berlin). Méconnu au-delà des frontières germanophones, cette sorte de collectif qui prend des allures de supergroupe, a déjà vu passer en son sein des membres de groupes tels que Jethro Tull, Cream, Blood, Sweat &Tears, Toto, Supertramp, Manfred Mann’s Earth Band, Emerson, Lake & Palmer et Cutting Crew. Ensemble, ils ont déjà publié cinq albums. Une aventure que nous ne pensions pas voir sur scène en France !
Leslie Man Doki, qui passe la majeure partie de la soirée derrière sa batterie positionnée au centre de la scène de l’Olympia, voit tour à tour Chris Thompson de Manfred Mann’s Earth Band, Nick Van Eede (Cutting Crew), Tony Carey (Rainbow), Bobby Kimball (Toto) et David Clayton-Thomas, l’ancien chanteur des Blood Sweat &Tears défiler sur le devant de la scène. Pendant plus de 3 heures, ils mélangent titres des albums de Man Doki Soulmates et de leurs plus gros succès respectifs. A 20 heures pétantes les premières notes du célèbre Bolero de Ravel résonnent dans l’Olympia, n’affichant malheureusement pas complet pour l’occasion. Les nombreux musiciens font finalement leur apparition pour démarrer avec Life Is A Like Strange Song au refrain très accrocheur.
La soirée prend très vite des allures de best-of avec, dans la foulée, Blinded By The Light, un morceau de Bruce Springsteen rendu célèbre par Manfred Mann’s Earth Band et (I Just) Died in Your Arms (Cutting Crew). Chris Thompson (Manfred Mann’s Earth Band) et Nick Van Eede (Cutting Crew) sont les leaders incontestés de la soirée, Bobby Kimball n’étant visiblement pas dans son assiette vocalement ce soir-là au grand dam des fans de Toto dans la salle. Tony Carey, rendu célèbre grâce à son passage au sein de Rainbow, le groupe post-Deep Purple de Richie Blackmore, nous offre une prestation puissante sur Smoke On The Water. Avec 3 choristes et 6 cuivres, le groupe nous offre de magnifiques envolées de jazz, avec la présence de Till Brönner, Randy Brecker, Bill Evans (Miles Davis-Band), sans oublier John Helliwell (Supertramp) qui se fait très discret.
La soirée est ponctuée de longs discours de Leslie Man Doki sur la liberté et son enfance en Hongrie derrière le rideau de fer, la majorité des morceaux issus du projet étant autobiographiques. Parmi les moments forts de la soirée, le premier rappel avec I’ve Been in Love Before, une balade du groupe CuttingCrew, magnifiquement interprétée par Nick van Eede et le duo de Leslie Man Doki avec sa fille sur The Journey Is Long. Grâce à leurs nombreuses collaborations ces dix dernières années dans ce projet, le groupe jouit d’une belle complicité entre les musiciens qui prennent visiblement leur pied sur scène. Pour la petite anecdote, Leslie ManDoki est défini comme le Quincy Jones hongrois par ses acolytes. Le concert ayant été intégralement filmé, nous espérons pouvoir revivre ce concert bientôt !
Chronique : Thorsten Wollek / Photos : Benjamin Zibner / Red Rock Production