
Sum 41, emmene par Deryck Whibley, secoue genereusement Le Trianon
Le groupe canadien de punk rock Sum 41 se produisait les 22 et 23 février au Trianon à Paris dans le cadre de leur tournée. Deux concerts qui affichaient complet bien à l’avance. Emmené par Deryck Whibley le groupe a livré le mardi 23 février un concert démesurément à sa hauteur, signant ainsi les retrouvailles avec son public après quatre années passées loin de la scène.
Pas encore sur scène, mais le public scande déjà leur nom avec ferveur. Des “Sum forty-one, Sum forty-one” résonnent dans Le Trianon.
Puis les cinq membres du groupe prennent leur place : Frank Zummo à la batterie, Tom Thacker, Jason McCaslin et Dave Baksh aux différentes guitares suivis par Deryck Whibey, chanteur et leader du groupe. Acclamé, il est bien là, tel un revenant après cette (trop) longue absence. C’est parti pour plus d’1h30 de concert avec de nombreux anciens titres.
Le groupe entame son concert avec “Reason To Believe”, un titre parfait pour commencer avec ses quelques passages doux. Ce qui n’empêche pas le public de la fosse de pogoter, à peine la musique avait-elle retenti. A la fin de cette première chanson, Deryck Whibley, mains jointes, salue et remercie chaleureusement le public.
Vient ensuite le temps de “Motivation”, un titre qui prend tout son sens. En effet, le groupe est ultra-motivé, heureux d’être là et de retrouver son public qui ne l’a pas oublié malgré les années. Dave Baksh y joue un solo de guitare, moment pendant lequel Deryck se recule et s’efface pour lui laisser apprécier son moment.
Sum 41 enchaîne avec la très énergique “Over My Head (better off dead)” pendant laquelle Deryck Whibley gratte frénétiquement son instrument. C’est à ce moment que les agents de sécurité commencent à extirper manu militari les fans qui se laissaient porter par la fosse…mais d’en haut on ne comprend pas très bien pourquoi. La foule reprend en chœur les paroles de “The Hell Song” tandis que le frontman l’écoute attentivement avant de désigner certains fans qui auront le privilège de passer le reste du concert sur le côté de la scène.
Cravate rouge nouée autour du cou, le look de Deryck Whibley de ce soir rappelle celui de Tré Cool, le batteur de Green Day.
La plupart des titres sont accompagnés d’un éclairage avec des couleurs vives, pop acidulées, du bleu, du rose, du jaune… Mais, le groupe a choisi d’accompagner “Sick Of Everyone” de lumières bleues, blanches et rouges.
Très régulièrement, entre deux chansons, Deryck Whibley prend le temps de remercier longuement le public qui s’est déplacé pour venir le voir. Même si on ne distingue pas complètement toutes les paroles qu’il déclame dans son micro – la faute à un son quelque peu saturé probablement -, en ce début de set les problèmes vocaux qu’on a pu entendre via les vidéos amateurs des concerts précédents de la tournée ne se font pas sentir. Deryck Whibley est bien là, tel un conquérant, stoïque, ses problèmes de santé semblent être restés derrière lui. Pour preuve, entre deux chansons, c’est à l’eau qu’il se désaltère.
Pendant “Makes No Difference” il court partout sur la scène, après avoir posé sa guitare, et fait chanter le public tel un chef de chorale. Puis, Sum 41 interprète “With Me”, un jolie ballade qui contient beaucoup de batterie avant “Mr Amsterdam”, titre sur lequel on commence peu à peu à distinguer les limites vocales du chanteur. Pourtant, il tient bien la cadence, notamment sur “We’re all to blame” et son rythme effréné. Relevant ses manches, il désigne une poignée d’autres fans qui eux aussi termineront la soirée sur la scène.
Deryck n’hésite pas à inonder la scène du Trianon de ses crachats, mettant en scène ces moments peu ragoutants avec de gros bruits dégueulasses dans le micro.
Juste avant de chanter “Walking disaster”, il prend à nouveau le temps de saluer tout le public, du fond de la salle jusqu’aux deux niveaux de balcons. Sur cette scène parisienne, il est lus que généreux.
Pendant la longue introduction de “Screaming bloody murder”, deux des guitaristes prennent le temps d’aller saluer de près la petite dizaine de fans chanceux qui se trouvent sur la scène. Avec ses flashs, ce titre monte en puissance avant de se calmer un peu plus tard.
Pour “Welcome To Hell”, Deryck incite les spectateurs de la fosse à tourner, formant une sorte de ronde. Sans guitare, il danse tel un pantin désarticulé sur ses frêles jambes. Par moment sa voix est inaudible, il semble à bout de souffle. Le batteur Frank Zummo livre un très bon solo, moment pendant lequel les autres membres du groupe s’écartent pour le laisser profiter du public. Bell Tolls”, “Enter Sandman”, et le célèbre “Master Of Puppets”) avec leurs bons gros riffs. Viennent ensuite les deux plus gros tubes de Sum 41 : “Still Waiting” et “In Too Deep”. La foule est en délire, tout le monde chante, dans la fosse ça saute dans tous les sens. L’ambiance est à son maximum. Ces deux chansons semblent trop courtes, on en reprendrait bien un peu. Les cinq musiciens quittent la scène pour mieux revenir pour le rappel.
Deryck profite d’’ “Underclass Hero” pour arroser la foule en sueur avec de l’eau. Puis, il demande le silence dans la salle pour demander au public, comme une confirmation, s’il l’aime, s’il a besoin de lui autant que lui, Deryck, aime ses fans et a besoin d’eux. On ressent chez lui un réel besoin de se retrouver sur scène, un petit peu comme une thérapie après les ennuis de santé qu’il a pu rencontrer ces dernières années.
C’est avec “Fat Lip” que le groupe choisit de conclure son concert parisien, dont le riff d’intro est probablement le plus connu du groupe. Dès les premières notes, le public réagit. Deryck tient encore la distance sur cette ultime chanson. Le pont – plus lent – est chanté par tout Le Trianon. a la fin, les Sum 41 remercient encore et encore, et offrent baguettes et médiators aux fans, avant de s’éclipser.