Interview avec Graham Whitford (Tyler Bryant & The Shakedown)
Rock’n’roll, blues, heavy… Tyler Bryant & The Shakedown s’est tout cela à la fois. Originaire du Texas, le groupe est en Europe pour la première dans le cadre de la promotion de son nouvel EP The Wayside. Le combo se produira en première partie d’AC/DC le 13 mai à Marseille et en profitera également pour faire un passage à la Boule Noire le 15 mai. Nous avons rencontré leur guitariste Graham Whitford, fils de Brad Whitford, l’un des guitaristes d’Aerosmith afin de parler de ces dates qui marquent, nous l’espérons, le début d’une grande histoire entre la France et le groupe.
Votre nouveau EP est paru récemment. Quels sont les premiers retours en Europe ?
Graham Whitford : Ils sont plutôt bons. Nous sommes en Europe pour la première fois, donc nous avons encore du chemin devant nous. Devil’s Keep, notre nouveau single, sera lancé très prochainement.
Vous allez vous produire en première partie d’AC/DC le 13 mai à Marseille. Cette date sera suivie par un passage à la Boule Noire en tête d’affiche le 15 mai. Quelle est votre approche pour ces deux dates totalement différentes.
Graham Whitford : En première partie d’AC/DC, nous n’avons pas moins de 45 minutes sur scène, soit plus que ce à quoi nous nous nous attendions. Nous avons déjà fait une dizaine de dates avec eux aux Etats-Unis. La sélection des titres est différente pour ce show car nous souhaitons coller à l’esprit de AC/DC, du rock’n’roll énergique. On va éviter de jouer des balades, dont The Wayside, qui a donné son nom à l’EP. En ce qui concerne notre date à La Boule Noire, cette date sera également très dynamique et permettra de donner un aperçu plus détaillé de notre musique.
Vous êtes en Europe pour la première fois afin de vous faire connaitre. Quelle est justement votre approche, comparée à celle que vous utilisez chez vous ?
Graham Whitford : Je pense qu’il est important de se familiariser avec le public et de sentir leur énergie. J’ai toujours eu le retour que le public européen appréciait le rock’n’roll authentique joué par de vrais musiciens. On nous a souvent prédis que nous pourrions réussir en Europe. Certains de mes groupes préférés ont d’ailleurs percé d’abord en Europe, comme par exemple Kings Of Leon.
Que vous apporte le fait de vous produire en première partie de groupes de renommée internationale, telles qu’AC/DC, Jeff Beck, Aerosmith ou encore Lynyrd Skynyrd ?
Graham Whitford : C’est comparable à un cours de musique. Le fait d’ouvrir pour ces groupes et de les observer sur scène nous forme au métier. Alors qu’AC/DC fait partis de mes groupes préférés, je ne les avais jamais vus sur scène avant que nous ne les rejoignions en tournée. Cela nous pousse à nous dépasser musicalement. Et puis le public n’est pas venu pour te voir, donc il nous faut d’autant plus donner le meilleur de nous-mêmes. Car dans la majeure partie de cas, le public n’a jamais entendu parler de nous auparavant. L’objectif en ouvrant pour ces groupes est de convaincre un maximum de gens et de gagner de nouveaux fans. On est donc chanceux de pouvoir jouer dans un stade devant 60 000 personnes. Si nous arrivons à plaire ne serait-ce qu’a 1000 personnes, notre mission est atteinte.
Vous venez de publier un EP composé de 6 titres. Pour quelle raison ne pas avoir sorti un album en entier ?
Graham Whitford : En vérité nous avons enregistré 13 titres. Le label avec lequel nous avons signé notre premier gros contrat, applique la stratégie de sortir d’abord un EP quand il s’agit de groupes de moindre renommée comme nous. Nous avons donc dû sélectionner six morceaux, ce qui n’est pas une mince affaire.
Votre musique couvre plusieurs styles musicaux. Comment expliques-tu cela ?
Graham Whitford : Nous essayons de faire passer différentes émotions au travers de nos morceaux. Nous couvrons donc une variété de styles musicaux car chacun de nous importe ses propres influences.
Le morceau titre The Wayside clôture l’EP. Que peux-tu nous dire de ce morceau qui sort clairement du lot ?
Avec un peu de recul, je me rends compte que les paroles véhiculent l’esprit dans lequel nous étions lors de l’enregistrement. Nous étions un peu perdus et ne savions pas ce qui allait arriver nous dans les mois à venir. Nous étions inactifs pendant près d’un an et demi, sans faire de concerts tout en essayant de faire un album. Je suis dans le groupe depuis six ans maintenant, et j’avais l’impression à ce moment-là que nous étions coincés. Ce titre a donc d’autant plus de signification aujourd’hui.
Qu’en est-il des autres morceaux du coup ? Quand aurons-nous la chance de les entendre ?
Graham Whitford : Nous sommes en cours de discussion avec le label afin que nous puissions sortir l’album dans son intégralité.
Pour quelle raison avoir fait une reprise de Mojo Workin ?
Graham Whitford : Cela s’est fait tout à fait naturellement. Au cours d’une de nos répétitions, Tyler s’est mis à jouer la batterie, j’ai attrapé une guitare et joué ce riff. Tyler s’est mis à chanter dessus. Nous en avons enregistré une démo dans la foulée. De plus, le label s’est montré intéressant à ce que nous incluions une reprise sur l’EP.
Comment expliques-tu la chimie entre les quatre membres du groupe ?
Graham Whitford : C’est avant tout grâce à notre amitié. Nous sommes heureux de pouvoir faire de la musique ensemble. On se tire mutuellement vers le haut afin de nous surpasser. Que ressentir de meilleur que de se retrouver tous les quatre devant une foule à jouer du rock’n’roll !
Ton père fait partie d’Aerosmith depuis ses débuts. Que pense-t-il du groupe ?
Graham Whitford : Il est très fier de moi et est un très fan du groupe. Il vient souvent nous voir en concert et nous a dit avoir rarement un show de ce type. Cela nous importe beaucoup venant de lui.
Propos recueillis par Thorsten Wollek / Photos : Carsten Wilde (wilde.fr)