Le metal était à l’honneur en ce jeudi 26 février 2015 : Black Label Society et son leader légendaire Zakk Wylde venaient casser la baraque au Bataclan.
C’est une longue file qui s’étire sous la pluie le long du boulevard Voltaire pour venir assister à l’étape parisienne du Catacombs of Black Vatican Tour 2015, du nom du dernier album de Black Label Society sorti en Avril 2014. Sans surprise, le public, composé de chevelus et de barbus, est majoritairement masculin, exclusivement caucasien, vêtu généralement de sombre. Les classiques éléments de langage visuel (symboles morbides et bikers, graphisme, lettrage, noir & blanc…) dont BLS a fait sa marque de fabrique sont présents et le merchandising va bon train.
Crobot sont les premiers à investir la scène du Bataclan. Ce jeune groupe américain délivre un hard rock de facture assez classique, et le chanteur, qui joue également de l’harmonica, a une manière de chanter très agréable.
Vient ensuite Black Tusk. Le trio envoie un son vampirisé par la batterie et la basse, à l’intérieur duquel il est très compliqué de discerner la guitare : on voit les doigts bouger sur le manche mais le magma sonore est uniforme. Les 3 musiciens se relaient au chant (d’inspiration plus « scandinave » ?) mais c’est assez moyen.
Zakk Wylde bénéficie d’une bonne crédibilité dans le milieu du métal, un peu comme Lemmy de Motorhead (d’ailleurs, tout comme lui, on ne le voit que rarement sourire) ; il s’est pourtant fait connaître au sein du Ozzy Ozbourne Band, dont le boss est certes légendaire mais complètement crâmé (ceux qui ont assisté au concert de Black Sabbath à Bercy en Décembre 2013 ne me démentiront pas).
Sur les coups de 21h30, les roadies tendent une toile au logo de BLS devant la scène pendant que la sono balance Whole Lotta Sabbath : un mix de Whole Lotta Love de Led Zep et War Pigs de Black Sabbath. Au son des sirènes, le rideau tombe pour laisser apparaitre un mur de Marshall au milieu duquel trône le batteur. Zakk arbore une de ses célèbres guitares décorées de cercles concentriques et accapare l’attention sur le promontoire situé au centre de la scène, à côté de son pied de micro crucifix/têtes de mort ; le guitariste nouvellement intronisé Dario Lorina semble chétif tellement Zakk est imposant !
Les poids lourds du metal
BLS démarre pied au plancher avec le bien-nommé The Beginning… At Last tiré du premier album et balance dans la foulée d’anciens morceaux tout aussi dévastateurs : le son est puissant, les riffs sont lourds, la guitare larsen et siffle sans cesse (c’est comme ça qu’on dit, Adrien ?), tandis que la batterie emmène le tout sur des tempos médium. Le nouveau morceau Heart Of Darkness puis le classique Suicide Messiah nous amènent au traditionnel solo de guitare de 15 minutes (au moins 30000 notes jouées) : on ne peut pas dire que Zakk fasse dans la sobriété !
La double grosse caisse donne toute sa mesure sur le morceau Godspeed Hell Bound avant que Zakk ne présente le groupe (à part le fidèle bassiste John DeServio, les 2 autres ont rejoint BLS récemment) puis le guitariste se met au clavier pour Angels Of Mercy. Ils enchainent avec In This River en hommage au défunt guitariste de Pantera Dimebag Darell.
Et les voilà qui dégainent chacun leur guitare double manche, comme aux plus grands moments de gloire de Jimmy Page. Le concert s’achève sur un dernier morceau de l’album The Blessed Hellride : le groupe salue longuement, visiblement satisfait de l’accueil que lui a encore une fois réservé le public parisien mais pas de rappels.
Il est indéniable que Black Label Society sur scène, c’est du lourd… mais tout ça manque un peu de légèreté et d’auto dérision. En effet, le film This Is Spinal Tap, que je vous recommande chaudement, a bouleversé à jamais l’image du métal (du rock ?)… c’était en 1984.
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : Emmanuel Wino