Les Black Crowes se font rares, en tout cas en France. En effet, pas de vrai passage à Paris depuis 2001, malgré un certain nombre de tournées européennes. Le mal est désormais réparé, et de fort belle manière à l’occasion de la tournée de reformation « Lay Down With Number 13 ».
Sur une scène plutôt sobre, au plancher recouvert par un beau tapis persan, et avec quelques bâtons d’encens (plantés dans des pommes….) pour parfumer l’atmosphère, les géorgiens débarquent vers 20h15, pour ce qui sera un des meilleurs concerts de cette première moitié d’année. Ce qui frappe tout de suite c’est l’ambiance détendue sur scène. Tout le monde se regarde en souriant, se tape dans le dos… Des frères Robinson au nouveau guitariste Jackie Greene, la joie se lit sur les visages. Et cette joie va très vite s’entendre.
En démarrant par 2 titres du premier album (« Jealous Again » et « Thick N Thin »), les intentions sont claires : faire plaisir à un public pour qui ils ne jouent pas souvent. Ils enchaînent ensuite avec 2 titres de « The Southern Harmony and Musical Companion » (« Hotel Illness » et « Black Moon Creeping »). Sont joués ensuite les plus rares « Magic Rooster Blues » (tirée du live « Brothers of a Feather »), « Medicated Goo », reprise de Traffic récemment rajoutée au set et « Ballad in Urgency » tirée d’ »Armorica ».
Arrive ensuite « Wiser Time », du même « Armorica », dans une version rallongée , et c’est à ce moment là que le concert va décoller pour ne plus jamais retomber. Enchaînement subtil de solos, de montées, de calme, d’émotion, ce titre est le point culminant du concert, avant les rappels (mais nous y reviendrons). Suivent la sublime « She Talks To Angels », puis « Downtown Money Waster » et « Soul Singing », avant « Remedy » que tout le monde attend ! Bien entendu la salle chante, crie et danse…c’est l’hystérie. Pour terminer le set principal, la plus calme « Thorn In My Pride » dans une version assez longue achève tout le monde par sa beauté (la voix de Chris Robinson aura été parfaite ce soir).
Quelques minutes plus tard le groupe revient pour un final mémorable. Tout d’abord la très belle « Oh Sweet Nuthin » du Velvet Underground, chantée par Rich Robinson, puis pour finir le concert « Hard To Handle » en medley avec « Hush » de Billy Joe Royal, dans la version popularisée par Deep Purple. Très grand moment !! C’est le feu dans la salle et personne ne veut la quitter. Après 5 minutes de hurlements, le groupe revient alors pour un vrai rappel pour remercier comme il se doit ses fans français et se lance dans une version mémorable de « Jumping Jack Flash » pour le plus grand bonheur de tous !
Pour résumer la soirée, on peut dire que les Black Crowes ont su faire oublier ces 12 ans d’absence par un show que le gros millier de personnes présentes hier soir n’oubliera pas de sitôt. Pour ceux-là, et ceux qui veulent entendre ce à quoi ça ressemblait, le concert sera en vente d’ici quelques jours sur http://www.liveblackcrowes.com/.
(Texte / Photos : Manu Wino)