Lords Of Altamont @ La Peche, Montreuil le 16 octobre 2014
C’est avec plaisir que nous rallions La Pêche à Montreuil, une salle de concert chaleureuse où la bière à 2 euros et les samossas instaurent d’entrée de jeu une bonne ambiance : faites l’effort de traverser le periph, la programmation est originale et enthousiasmante. Et quel plaisir de voir jouer de bons groupes dans une petite salle sympathique, très bien équipée de surcroit !
Un peu plus d’une centaine de personnes se sont déplacées et découvrent Toybloid, trio emmené par 2 front women + 1 batteur : elles ne se posent pas de questions et envoient un set énergique d’une dizaine de morceaux chantés en anglais, et mettent le public dans leur poche telles des vieilles briscardes, du haut de leur 25 ans grand max. Très bonne entrée en matière !
Les Lords of Altamont prennent la scène vers 21h45. Le groupe de Los Angeles tire son nom du circuit automobile où s’est déroulé un concert géant en 1969 pour célébrer la fin de la tournée des Stones, et qui s’est terminé dramatiquement par la mort d’un jeune noir poignardé par le service d’ordre assuré par les Hell’s Angels (scène immortalisée dans le film « Gimme Shelter »), évènement qui marque la fin de la période d’insouciance flower power.
Les Lords célèbrent 15 ans de carrière et la sortie de leur nouvel opus « Lords take Altamont » par une tournée française, Jake « The Preacher » Cavaliere, tout de noir vêtu et arborant de grosses lunettes rondes, empoigne son micro tel un mort de faim : son attitude rappelle immanquablement un croisement entre Bobby Gilespie et Stiv Bators !
Les autres membres du groupe recyclent à l’envie l’imagerie biker et rock psychédélique des années 70 (projection d’images d’ « Easy rider » et de « L’équipée sauvage »), jusqu’à la danseuse qui a pris place sur un podium et fait voleter sa jupette et son soutif à franges, sous le regard halluciné des spectateurs transportés dans un film de Tarantino.
La guitare est noyée sous l’effet d’une pédale fuzz et les morceaux sous influence Steppenwolf / MC5 s’enchainent sans temps mort. Le chanteur maltraite son orgue et le public savoure un concert tout en énergie moite, alternant chansons originales et reprises seventies tel « 3/5 of a Mile in 10 Seconds » du Jefferson Airplane.
Un florilège des titres joués donne une idée de ce qui motive ces lascars : « Get in the car » / « Going nowhere » / « Getting high » / « Live fast ». C’est du rock’n’roll joué à 100 à l’heure, sans fioritures, qui donne envie de battre du pied et de remuer la tête avant d’enfourcher une Norton pour rider jusqu’au bout de la nuit …
Après une courte pause, ils reviennent pour un rappel de 3 morceaux et en terminent avec une reprise de Roky Erickson des 13th Floor Elevators.
Les Lords of Altamont envoient du lourd sur scène et ça le fait … pour les parisiens, ils sont de retour au Batofar le 30 octobre ! Ils ont peu de chance de révolutionner le rock’n’roll … so what ?
Chronique : Stéphane Toutloyan / Photos : Stéphane Burlot